Guylaine Cauchon est la présidente de la Coop St-Ubald depuis 2005. Une rencontre avec la dirigeante de C.A. agricultrice, mère, couturière, fabricante de fromage et de vin, habile en menuiserie et passionnée de grand air nous pousse à nous demander si 24 heures dans une journée lui suffisent…
Mme Cauchon, vient d’être honorée du prix annuel d’excellence Juliette-Bonneville décerné par la Coopérative de développement régional Québec – Chaudière-Appalaches, un prix remis à une femme qui s’engage exceptionnellement dans la promotion de la coopération.
La dame native de Saint-Ubalde a été surprise de remporter le prix. Il faut dire que le secret avait été bien gardé dans son entourage. Sa candidature avait été soumise au concours sans qu’elle ne le sache.
La récipiendaire du prix avoue qu’elle connaissait peu de choses du monde coopératif avant 1998. Elle savait que l’entreprise laitière propriété de son conjoint Lucien Lambert était membre de la coop et qu’il pouvait y avoir des ristournes, mais sans plus.
«Le directeur général [de la Coop] à l’époque m’a rencontrée à l’épicerie et m’a dit: «ça te tente-tu d’être directrice [sur le C.A.]?» J’avais des connaissances en comptabilité, mais je ne savais pas ce que j’allais faire là», raconte Mme Cauchon, qui acceptera finalement la proposition.
Rapidement, la femme au dynamisme contagieux a assimilé les rudiments du conseil d’administration, puis elle est intervenue de plus en plus dans les échanges. Elle est devenue vice-présidente en 2002, veillant particulièrement au développement de la division alimentation. Depuis 2003, elle siège au conseil d’administration de la Fédération des coopératives alimentaires du Québec (FCAQ), occupant actuellement un poste à l’exécutif.
Mme Cauchon a accepté la présidence de la Coop St-Ubald en 2005. Encore là, on lui a proposé le poste après avoir constaté son sens du leadership. «Je suis attireé par les défis et j’ai une tendance à vouloir régler les problèmes, c’est mon côte mathématique qui ressort», signale-t-elle. Le lendemain de son arrivée à la présidence, le dossier d’acquisition éventuelle par la Coop de deux quincailleries, à Saint-Ubalde et à Lac-aux-Sables, surgissait sur son bureau. Le projet s’est ensuite réalisé.
Plusieurs projets
L’année 2010 aura été l’une des plus chargées pour la dirigeante. La Coop célébrait alors son 75e anniversaire et le regroupement a été l’hôte au mois d’août du 15e Colloque annuel de la FCAQ. Mme Cauchon a aussi fait partie du comité des Fêtes du 150e anniversaire de Saint-Ubalde et travaillé sur le projet de Coop multiservices à Notre-Dame-de-Montauban à la même période.
«Je devais faucher de nuit à la ferme, car il y avait des réunions le jour, quatre réunions par semaine», se rappelle-t-elle. De cette période, elle retient aussi avoir découvert toute l’histoire de la Coop St-Ubald.
La Coop de solidarité multiservices à Notre-Dame-de-Montauban a ouvert ses portes officiellement en mai 2012. «Le projet me tenait à cœur, car il était fort dans le milieu». Selon Mme Cauchon, le modèle coopératif est un bon modèle. La Coop St-Ubald gère l’épicerie, la quincaillerie et le poste d’essence de la Coop multiservices. «Il faut toutefois encore renforcer le sentiment d’appartenance à Notre-Dame-de-Montauban», dit-elle.
La Coop St-Ubald compte aussi des quincailleries à Saint-Ubalde et à Lac-aux-Sables ainsi qu’une épicerie à Saint-Ubalde. Depuis 2010, entre 150 et 200 membres s’ajoutent annuellement au sein du regroupement qui compte aujourd’hui 110 membres sociétaires composés d’agriculteurs et d’acériculteurs et 1100 membres associés consommateurs. Le chiffre d’affaires de la coopérative dépasse les 10 M$ annuellement.
Travail à la ferme
Aux assemblées de la Coop St-Ubald, de la Coop fédérée, de la FCAQ, aux colloques, formations et réunions de toutes sortes s’ajoute le travail à la ferme pour Mme Cauchon.
Au sein de l’entreprise laitière, elle s’occupe entre autres des naissances des veaux, donne un coup de main aux champs avec le tracteur et dans la forêt avec la scie mécanique pour la bois de chauffage.
Elle aime également la menuiserie. Elle a réalisé les armoires de cuisine dans la résidence familiale. Couturière, elle a confectionné plusieurs robes pour ses quatre filles.
Mme Cauchon fabrique de plus le fromage, le beurre et le vin pour ses proches. Amoureuse du plein air depuis sa tendre enfance, elle adore cueillir les petits fruits. Elle a développé une nouvelle expertise dans la cueillette de champignons récemment.
Les aliments et boissons faits maison remplissent d’ailleurs bien souvent son réfrigérateur et ses armoires à provisions. Est-ce que 24 heures par jour lui suffisent? «Je ne sais pas comment je fais», avoue-t-elle, souriante.
Mère de cinq enfants âgés aujourd’hui de 21 à 28 ans et grand-mère de quatre petits-enfants, Mme Cauchon ne pensait pas occuper un poste de direction un jour. Mais une chose est certaine, il n’était pas question pour elle de quitter la région et la nature pour la vie citadine. «Il n’y a pas un conjoint qui aurait pu m’amener en ville, j’ai trop besoin d’espace», affirme-t-elle.