L’église Saint-Jean-Baptiste de Donnacona changera de vocation. La dernière messe y sera célébrée le 31 mai prochain.
La Fabrique a fait son nid et choisi de conserver l’église Sainte-Agnès au centre-ville de Donnacona. L’église et le presbytère satisfont tous les besoins, a expliqué le président de la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Donnacona, Roger Bertrand.
L’avenir des deux églises de Donnacona était discuté depuis quatre ans. La décision a été annoncée à une centaine de personnes réunies à l’église hier soir.
Selon M. Bertrand, le scénario était inévitable. La situation financière de la Fabrique est saine, mais précaire, a-t-il expliqué. «La Fabrique devait agir avec sagesse». Il faudrait investir au moins 750 000$ pour rattraper le retard dans l’entretien et les rénovations dans les deux églises, dont un demi-million seulement pour l’église Saint-Jean-Baptiste.
Reconnaissant que «cette église a été témoin de la foi des familles de Les Écureuils», le curé Gaétan Ducas soutient que le projet pastoral n’oblige pas d’avoir un bâtiment. Les gens croient à tort que la paroisse existe pour la messe, dit-il. Selon lui, l’église n’est qu’un des quatre aspects de la vie paroissiale. «La foi peut se vivre sans église», assure-t-il.
M. Bertrand ne craint pas de résistance à la conversion de l’édifice même si les paroissiens avaient demandé qu’une partie soit conservée pour le culte lors des consultations publiques de 2013. Les célébrations aux deux semaines attirent moins de 100 personnes dans l’église. Avant longtemps, il y en aura une par mois, avance M. Ducas qui célèbre aussi des messes à Cap-Santé et à Portneuf. Selon la Fabrique, ses infrastructures sont sous-utilisées. Le taux d’occupation de l’église Saint-Jean-Baptiste est de 10% et son sous-sol de 20%. Celui de l’église Sainte-Agnès est de 16% et son sous-sol de 40% et le presbytère est utilisé à 75%. Des paroissiens sont déçus. «Il y aurait plus d’intérêt à avoir une petite église pleine qu’une grande vide», a déclaré Pierre Gingras sous quelques applaudissements.
La dernière messe sera soulignée de façon spéciale, dit M. Bertrand. Ensuite, les bancs, les oeuvres d’art et les objets sacrés seront enlevés pour donner à l’église une vocation profane. Une partie des biens sera récupérée par l’église Sainte-Agnès et d’autres pourront être offerts à d’autres paroisses. La Fabrique a deux ans pour se départir de l’église après l’aliénation.
Selon M. Bertrand, la Fabrique veut que le lieu reste à communauté. Elle veut y tenir des activités échelonnées sur un an pour connaître l’intérêt la population et démontrer qu’on peut exploiter l’église pour couvrir les coûts fixes. Si l’expérience est concluante, la gestion pourrait être confiée à un organisme sans but lucratif.