La MRC de Portneuf demande au gouvernement d’aider les cimenteries existantes à maintenir les emplois pour contrer l’impact de la cimenterie McInnis. Elle craint que le projet à Port-Daniel ne crée aucun emplois et, au contraire, qu’elle en déplace vers la Gaspésie.
Les maires se sont positionnés plus fermement qu’ils ne l’avaient fait en octobre dernier sur le projet de Port-Daniel en adoptant une deuxième résolution lors de leur assemblée du 19 mars.
La MRC «déplore le projet de cimenterie McInnis». Les maires questionnent de nouveau les choix économiques du gouvernement qui engage «massivement des fonds publics» (45%) dans ce projet de 1 milliard de dollars dans un contexte de surcapacité de production. Ils soulignent l’inéquité de soustraire le nouveau projet au processus d’évaluation environnementale. Mais, surtout, ils prévoient que le projet entraînera «un déplacement d’emplois et non une création nette d’emplois» et mettra en jeu les 180 emplois chez Ciment Québec, à Saint-Basile.
«On n’était pas indifférent, on ne voulait pas appuyer les yeux fermés. On a pris le temps de réfléchir», a déclaré le préfet Denis Langlois pour expliquer le temps que les maires ont mis à prendre position pour le deuxième employeur privé de la MRC.
Denis Langlois est très satisfait de la résolution qui prend le parti des travailleurs. Les élus ne veulent pas s’opposer à la réalisation d’un projet économique, dit-il. Cependant, ils demandent au gouvernement de s’engager à offrir de l’aide, des compensations aux gens de la MRC si le projet a un impact sur l’industrie régionale. «On n’a pas toutes les données, on ne connaît pas le plan d’affaires. Ce qu’on peut faire c’est de protéger les gens», affirme le préfet.
Ces moyens pourraient prendre la forme d’un comité de reclassement, de programmes de soutien, d’aide à la diversification dans le milieu. Ces programmes ont déjà été utilisés lors de la fermeture des papetières Tembec à Saint-Léonard et AbitibiBowater à Donnacona.
«On dit au gouvernement: ‘On va vous avoir à l’oeil’. J’aimerais que notre résolution ne se réalise jamais, mais si dans 5 ou 10 ans cela arrive on pourra dire: ‘On vous avait avertis’», conclut le préfet de la MRC Denis Langlois.
Résolution souhaitée
Cette résolution était souhaitée par le maire de Saint-Basile, Jean Poirier. Lors de la manifestation des travailleurs, le 30 janvier, il avait indiqué au Courrier qu’il remettrait le sujet sur la table de la MRC. «J’aurais encore pris plus de fermeté si j’avais pu», a-t-il indiqué tout en reconnaissant que la MRC voulait profiter du contexte électoral.