L’exposition «Les murs parlent» rappelle le passé de la boulangerie dirigée par l’arrière-grand-mère de Colette Matte, Caroline Morin. À l’origine, elle n’était pas annexée à la maison des Matte. «J’ai appris au conseil municipal, en octobre 2013, que Sophie et Paul [les propriétaires du bistro] voulaient le déconstruire», a raconté Mme Matte lors du vernissage de l’exposition le 28 juin.
La démolition de la petite grange entamée, Colette Matte a pu mettre son projet à exécution et tenter de faire vivre quelques pans de l’histoire de l’appentis qui aurait aussi servi de «débarras et de cachette pour jouer ou pour boire» après la fermeture de la boulangerie dans les années 1930. «Plus je photographiais, plus je trouvais, plus je cherchais», a expliqué Mme Matte, qui n’avait aucune idée de ce qui l’attendait entre ces quatre murs.
Elle a dégoté des cannes de tabac rongées par la rouille, des flacons d’alcool, un cintre en bois, de la tôle et des tapisseries qui ont été des coups de coeur. Elle les a utilisés dans des assemblages et des collages, en tout 19 oeuvres. Des photographies aident le visiteur à replacer les objets dans leur contexte. «C’était important pour moi de remettre les objets dans l’âme où je les ai trouvés», justifie l’artiste.
Christian Denis, conservateur des Musées de la civilisation de Québec, parraine l’exposition qui sera bonifiée au cours de l’été. «Avec une grande minutie, Colette a réussi à réincarner le bâtiment à travers ses objets. Elle les fait parler, les met en scène», a dit M. Denis qui a vanté les qualités de restauratrice de l’exposante.
L’exposition se poursuit jusqu’au 28 septembre.