Q: Votre entreprise (Transport MTL) doit déjà prendre beaucoup de votre temps. Pourquoi s’impliquer, donner de son temps au sein d’une chambre de commerce?
R: Oui, en effet, toute entreprise exige une présence de son propriétaire dirigeant. C’est un domaine que je connais depuis très longtemps, à cet égard, la prise de décision devient donc pour moi plus efficace en terme de mobilisation et ainsi me permettait d’être disponible pour les dossiers de la CCEP et de l’UCCIP. Le pourquoi de mon investissement personnel: l’engagement dans une cause qui me tient à cœur, le rayonnement de Portneuf et la mise en valeur de ce secteur de vie économique, relativement aux gens d’affaires qui offrent de par leur initiative un service de proximité et un soutien à nos besoins du quotidien.
Q: Quelle a été votre plus belle surprise depuis que vous êtes en poste?
R: Il n’est pas survenu de surprises organisationnelles, mais plutôt de grandes déceptions. Mon plus grand bonheur relié à mon passage à l’UCCIP se serait concrétisé par la réalisation conjointe d’une seule chambre de commerce pour tout Portneuf. Ma vision à l’endroit de ce projet était quand même soutenue par plus d’un organisme de Portneuf, principalement gouvernemental, et bien sûr par leur dirigeant associé. À cet égard, j’estime et je crois fermement que cette réalisation non achevée se réalisera tôt ou tard, et ce, au grand bénéfice des gens d’affaires de chez nous.
Q: Le regroupement des gens d’affaires et entrepreneurs en une seule chambre de commerce pour représenter tout Portneuf serait avantageux?
R: Oui, notre représentativité sectorielle témoigne de sa faisabilité. Les gens d’affaires siégeant sur les différents C.A. de nos chambres de commerces sont tributaires de ce cheminement logique en soi. Leurs identités locales, accompagnées des connaissances approfondies de leurs besoins sectoriels fortifient cette action du devenir. Politiquement, les gens d’affaires de tous les secteurs seraient représentés uniformément, sans rapport exclusif, Portneuf par Portneuf, une vision globale et un travail unifié et une approche politique solidaire à tous les égards. Que l’on soit gestionnaire d’une entreprise près du fleuve, d’une ville et ou d’un chemin croche, la réalité d’une mission entrepreneuriale demeure la même.
Q: Y a-t-il suffisamment d’outils pour soutenir les entrepreneurs dans Portneuf?
R: Oui, tout à fait, pour le soutien en «management», SAGE Mentorat d’affaires est là, l’UCCIP offre quant à elle par l’entremise du CLE des séances de formation appelées MPA (meilleures pratiques d’affaires ) dédiées aux dirigeants d’entreprises manufacturières et des formations générales tels que marketing et autres. Il y a également le Service aux entreprises de la Commission scolaire de Portneuf, et le Centre La Croisée, volet lancement d’une entreprise, qui exécutent un travail remarquable au bénéfice des gens d’affaires. Pour le soutien financier également, nous n’avons qu à penser au CLD, à la SADC, au Pacte rural, offert par le biais de la MRC, sans oublier le Fonds local de Solidarité, fonds voué au soutien d’entreprise en capital de risque. Un effet de levier financier remarquable pour les micro entreprises de notre région.
Q: Que faut-il pour que la région se développe économiquement encore plus?
R: Le rôle doit être partagé avec les acteurs économiques du milieu. Nous parlons ici de la MRC de Portneuf et son bras économique qui est le CLD, fort d’une compétence de bon gestionnaire. L’équipe du CLD se démarque très honorablement dans l’analyse des besoins financiers de ses clients et par l’apport financier qu’il peut offrir.
Q: Quel est le principal atout de Portneuf?
R: Sa créativité collective se démarque depuis fort longtemps et se maintient. Nous possédons des richesses naturelles multiples et nous avons la fierté de le démontrer. Nul doute que Portneuf est unique dans ses réalisations festives. Que l’on pense à Neuville, par ses Fêtes gourmandes, Cap-Santé par son Noël d’Antan, et Saint-Casimir par son festival de films, rien n’échappe à notre désir indéfectible de valoriser nos régions respectives au grand bénéfice du grand Portneuf.
Q: Son principal désavantage?
R: Économiquement, l’exode des capitaux individuels de nos résidents vers Québec pour l’est et Trois-Rivières pour l’ouest fragilisent l avenir de nos établissements commerciaux. La rétention des achats locaux est, et sera toujours, l’élément névralgique pour nos commerces de service. Toutes les chambres de commerces de Portneuf sensibilisent les résidents et les commerces d’ici qu un dollar dépensé ici permet de conserver l’emploi si nécessaire à notre collectivité. Des campagnes de sensibilisation à cet égard permettent à tout le moins de limiter les fuites commerciales. Politiquement, la dissolution de la CRÉ demeure très inquiétante pour nous, chambre de commerce. Portneuf était présent à cette table de concertation, quelques élus municipaux y siégeaient brillamment.
Q: Qu’est-ce qui vous impressionne le plus des gens d’affaires portneuvois?
R: Leur leadership entrepreneurial, ils sont inspirants. Portneuf possède également ses dragons, malheureusement trop discrets!
Q: Il y a beaucoup de centralisation de services à Québec en ce moment. Craignez-vous que Portneuf risque un jour de perdre son identité face à la Capitale-Nationale?
R: Notre développement socio-économique reposera toujours en complémentarité avec notre vision non urbaine, à notre qualité de vie axée sur notre grande étendue territoriale, bonifiée du cachet identitaire que nos bâtisseurs de chez nous nous ont laissé, si durement bâti! Non, Portneuf demeura égal à lui-même, de proximité vers les grands centres et bien avec lui-même!
Q: Le Portneuf d’affaires est-il prêt à faire face aux défis des prochaines années?
R: La relève entrepreneuriale est non garantie, elle appartient avant tout au créateur d’entreprise. Il doit inévitablement se soucier de sa relève et de son transfert [d’entreprise]. Sur le plan de la compétitivité, l’entrepreneur doit faire usage d’imagination et de créativité. Le mode identitaire n est plus ce qu il était, l’achat en ligne pour le commerce de détail est menaçant. Il devra en faire partie et ouvrir ses frontières, dépassant sa vision antérieure du commerce et s’adapter à la proximité qui est maintenant sans frontière.