Selon Manon Monastesse, directrice de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, le système de justice actuel fait en sorte que plusieurs tribunaux peuvent intervenir dans des situations de violence conjugale, ce qui peut donner des décisions incohérentes pour les femmes et enfants.
Mme Monastesse a souligné que les délais et les plaintes croisées – un conjoint qui accuse aussi au criminel sa conjointe – rendent le processus angoissant et humiliant pour une femme. «Elle se sent au banc des accusés», a dit la spécialiste de la défense des droits des femmes violentées.
Selon elle, un partage des connaissances au sujet de la violence conjugale est nécessaire et permettrait une meilleure perception chez les juristes.
Louise Langevin, professeure à la Faculté de droit à l’Université Laval, Carmen Gill, professeure au département de sociologie à l’Université du Nouveau-Brunswick et directrice de l’Observatoire canadien sur les mesures judiciaires pour contrer la violence conjugale ainsi que Nadine Dubois, procureure aux poursuites criminelles et pénales au palais de justice de Québec ont aussi pris la parole durant la journée.
Mirépi a 25 ans
Le colloque était organisé dans le cadre du 25e anniversaire de la Maison Mirépi, qui accueille des femmes et enfants vivant des difficultés dans Portneuf.
La Fédération regroupe 34 maisons d’hébergement dans 11 régions de la province. Selon Mme Monastesse, les maisons hébergent plus de 3000 femmes et 1500 enfants par année, pour un taux d’occupation moyen de 93%. Ce taux dépasse les 120% à Mirépi depuis plusieurs mois.
La travailleuse sociale et formatrice Diane Chayer était également conférencière invitée au colloque. Elle a présenté l’approche dans les interventions axées entre autres sur la résilience et le pouvoir d’agir des femmes, une approche utilisée à Mirépi.
Soixante-dix participantes ont pris part au colloque au Grand Portneuf à Saint-Basile. La Maison Mirépi avait organisé une activité similaire il y a cinq ans.
