«Les États-Unis ont fait le ménage et ont mis en place des mesures économiques. Les foyers ont réglé leurs dettes. On voit la confiance des entreprises. Tout est aligné pour que la machine reparte. C’est le temps d’y aller», affirme Diane Béliveau, de Exportation et développement Canada (EDC), l’organisme de crédit à l’exportation du Canada.
Le premier conseil de cette spécialiste, qui était l’invitée de la Chambre de commerce de l’Est de Portneuf le 27 janvier, c’est d’avoir recours à des spécialistes «pour ne pas avoir de mauvaises surprises».
Le droit du travail, la fiscalité et les lois et règlements américains, dont les mesures protectionnistes «Buy American», sont autant de pièges qui peuvent saper les projets les plus prometteurs.
Il ne faut pas être spécialiste pour savoir que l’anglais est un «must» lorsqu’on veut négocier avec le plus important partenaire économique du Canada. Pourtant plusieurs entrepreneurs oublient cette donnée fondamentale.
Il leur faudra aussi se distinguer sur un marché potentiel de 330 millions de consommateurs. Or, les États-Uis ne sont pas un bloc monolithique, mais une mosaïque de marchés, donc un monde de possibilités. Mais la concurrence est féroce.
«Il faut vous mettre en valeur, car votre produit, aux États-Unis, vous n’êtes probablement pas le seul à le vendre. Il faut être prêt à investir beaucoup de temps et d’argent pour apprendre à connaître le marché visé. Quand c’est fait, les profits sont au rendez-vous», assure Diane Béliveau.
Exporter peut apporter d’autres bénéfices. C’est un moyen de se rapprocher de ses clients, de renforcer sa chaîne d’approvisionnement et de réduire ses coûts de transport ou de fabrication, en trouvant de la main-d’oeuvre qualifiée.
«Buy American»
Afin de créer des emplois chez eux, les États-Unis ont adopté depuis 1933 plusieurs mesures protectionnistes sous le thème «Buy American». Le «Buy American Provision», introduit en 2009 par Barak Obama pour relancer l’économie après la crise financière de 2008, impose que les infrastructures de transport soient construites avec des matériaux, par exemple de l’acier, et des biens manufacturés américains.
«Même s’il s’applique principalement aux gouvernements fédéraux et régionaux et aux villes, ce sentiment-là [du Buy American] est quand même un peu partout», affirme Diane Béliveau.
Une solution pour les entreprises québécoises est de carrément trouver un pied à terre aux États-Unis en achetant une entreprise américaine, en établissant des ententes avec des entreprises américaines et en ouvrant un bureau satellite aux États-Unis.
La Nouvelle-Angleterre
La Nouvelle-Angleterre demeure le marché naturel du Québec. En 2014, les entreprises québécoises y ont exporté pour 53 milliards de dollars de biens et services, principalement du bois d’oeuvre, des produits agroalimentaires, des technologies de pointe, de l’énergie et des métaux. Mais le potentiel américain est plus vaste. EDC propose 11 grappes régionales d’exportation aux États-Unis.
Outil d’exportation COREX
Le 11 septembre 2001 a provoqué un arrêt complet des exportations aux frontières. L’événement dramatique pour les entreprises du Québec a amené la Fédération des chambres de commerce du Québec à partir à la recherche de nouveaux marchés d’exportation aux États-Unis. L’an dernier, elle lançait COREX.
Ce portail Internet est une boîte à outils pour les entreprises qui souhaitent exporter aux États-Unis. Elle propose aux gens d’affaires sept corridors d’exportation déjà définis et des réseaux pour y accéder.
Le portail est aussi une boîte à outils pratique avec des trousses d’information pour évaluer son potentiel d’exportation et les marchés visés et même profiter des conseils d’exportateurs.
Le service est gratuit et la Chambre de commerce de l’Est offre à ses membres le lien ccep.corexb2b.com/. Pour en savoir plus, visiter aussi portneufest.com ou ww.corexfccq.com/fr/.