Près de 3000 producteurs laitiers du Canada se sont rassemblés devant le Parlement d’Ottawa le 2 juin pour manifester leur mécontentement au gouvernement Trudeau dans le dossier du lait diafiltré.
Les manifestants ont demandé de corriger les lacunes de gestion des frontières qui minent selon eux l’efficacité de la gestion de l’offre depuis maintenant quelques années. «La réglementation n’est pas appliquée», a dit Philippe Alain, président de l’UPA de Portneuf.
Le lait diafiltré en provenance des États-Unis, un produit en poudre, est classé comme ingrédient par l’Agence des services frontaliers et exempté des tarifs douaniers imposés au lait. Une fois au Canada, l’Agence canadienne des aliments le considère comme du lait, ce qui permet aux transformateurs laitiers de contourner les normes établies, explique l’UPA.
Le lait diafiltré est utilisé dans la fabrication de fromage ou de yogourt. L’Union des producteurs agricoles (UPA) affirme que le produit a été fabriqué pour contourner les normes douanières canadiennes.
Une quarantaine de producteurs laitiers de la région de Portneuf se sont déplacés à Ottawa. Maxime Poirier, producteur de Saint-Casimir, a fait le trajet en tracteur de ferme, d’abord jusqu’à Québec puis jusqu’à Ottawa, a précisé M. Alain. Le périple a duré quelques jours, à une vitesse de 40 km/h.
«C’est bien de voir la participation de nos producteurs étant donné leur charge de travail, mais c’est désolant d’être obligé de se rendre à ce type de manifestation pour faire comprendre au gouvernement qu’il doit respecter les réglementations en place et de devoir le forcer à agir rapidement», a mentionné M. Alain.
Selon l’UPA, les producteurs laitiers ont perdu quelque 220 M$ de revenus en raison de ces importations de lait diafiltré. Portneuf compte une centaine d’entreprises laitières sur son territoire.
Les producteurs ont aussi rappelé au gouvernement leurs demandes de compensation suite aux ententes de libre-échange conclues avec les pays du Pacifique et l’Union européenne.