Avoir une maison qui nous ressemble et où il fera bon vivre, c’est le rêve. Mais pour le réaliser, il faut d’abord revenir sur terre.
Le budget, le budget, le budget: c’est la première question à laquelle il faut répondre, affirme la designer Julie Rouleau. Toutes les autres décisions seront prises en fonction du chiffre magique.
Le budget doit primer les besoins, parce que c’est lui qui va décider de bien des éléments dans la maison, poursuit Mme Rouleau. Son conseil: oublier les lustres dernier cri pour investir dans les éléments permanents, comme l’architecture, la fenestration, les planchers, les armoires de cuisine. Il sera toujours temps de remplacer l’ampoule au plafond par une belle suspension et de faire la finition.
«Pour chaque type de maison, il y a une réflexion à faire», affirme Julie Rouleau. Après s’être questionné sur le budget, il faut se demander qui habitera la maison, à quel usage elle servira et où elle sera construite.
Le technicien en architecture Pascal Pilote précise que le défi, pour lui et ses collègues, est le même, que le budget du client soit de 200 000$ ou de 1,5 M$: «C’est de faire qu’il soit content qu’il ait quelque chose de beau.»
Le cas de la Villa 2
C’est en suivant leurs propres conseils que les gens de Lortie ont conçu la Villa 2 pour le Domaine du Grand Portneuf à Pont-Rouge.
Petite maison, mini maison, chalet: l’habitation de 900 pieds carrés «n’est pas facile à classer», reconnaît Pascal Pilote qui a réalisé les plans avec sa collègue Florence Noreau. «On dit mini parce qu’elle est petite en comparaison des grandes maisons construites par Lortie», dit M. Pilote.
C’est en se demandant pour quelle clientèle et à quel usage elle était destinée que l’équipe a cerné le profil de la maison.
La Villa 2 était destinée à des gens actifs ou à des couples dont les enfants ont quitté la maison. Ils y feraient de la villégiature, six mois par année ou plus, ou la mettraient en location.
L’objectif était donc de limiter l’entretien au minimum, tout comme l’espace de rangement. C’est pourquoi la maison est déposée sur des pieux, sans sous-sol. L’espace disponible est maximisé: les contrôles de l’électricité et du chauffage, par exemple, sont cachés dans un garde-robe sous l’escalier. Le toit est à pente afin d’éviter la corvée du déneigement en hiver.
En contrepartie, il faillait la faire «fitter» dans le décor forestier du Domaine du Grand Portneuf. On a donné de la hauteur dans les volumes des pièces de vie afin d’offrir une fenestration maximale pour profiter de l’environnement et de l’ensoleillement. Le plan de la maison peut aussi s’inverser complètement afin de s’adapter à l’emplacement du terrain, souligne Pascal Pilote.
Pour M. Pilote, il est important de faire cadrer la future maison dans le projet d’ensemble. Elle doit respecter l’aspect général des maisons de sa rue ou de l’ensemble résidentiel. C’est ce qu’il appelle la servitude d’aspect.
M. Pilote estime également qu’un projet doit contribuer à la beauté de l’environnement. «C’est plus facile parce que les gens sont de plus en plus au fait», souligne Julie Rouleau.
Pour la décoration, Mme Rouleau a opté pour un style dépouillé puisque l’intérêt principal du lieu, c’est le paysage. La designer s’inspire des magazines, d’Internet et de ses voyages. Une escapade en Scandinavie l’an dernier teintera l’architecture du second modèle de maison en cours de conception pour le Domaine du Grand Portneuf.
La visite de salons internationaux permet aussi de découvrir les tendances, explique aussi la conceptrice qui s’apprêtait à partir pour Dubaï, afin de visiter le Salon de la construction et de la contractualisation, surnommé le Big 5, avec un groupe organisé par l’APCHQ. Lortie Construction profite aussi des salons afin de faire connaître ses propres réalisations. L’entreprise sera à Expo Habitat du 22 au 26 février à Québec.