Il a été question dans l’article du mois passé de l’importance de mettre des mots sur des états psychologiques sans quoi la tension s’installe à l’intérieur de l’organisme et par accumulation, peut se transformer en maux physiques. Ce processus de transformation s’appelle la somatisation. Vous verrez maintenant dans le présent texte, la suite de ce propos. Nous sommes tous soumis à des sources de stress, qu’elles soient banales et associées au quotidien (faire les tâches ménagères en même temps que de travailler à temps plein, adapter ses loisirs en fonction de ses responsabilités parentales, etc.) ou reliées à des faits que nous ne contrôlons pas (mise à pied, mort d’un proche, etc.). La conséquence directe de ces éléments qui font partie de la vie est de ressentir une tension interne. Il va de soi que cette tension a besoin de s’évacuer. Divers moyens existent. Voyons chacun et leur efficacité respective pour calmer la tension. Le premier est « l’action impulsive non réfléchie » comme fumer, consommer de la drogue ou s’entraîner de manière compulsive. L’impact sur la tension est de courte durée, sans apaisement profond, et par conséquent, la personne qui l’emploie a besoin de répéter sans cesse cette action. En deuxième lieu, il y a « l’expression d’une émotion » telle que le rire, les pleurs ou la colère, etc. La décharge émotionnelle permet un soulagement de la tension et prédispose à explorer plus en profondeur ce qui nous tenaille vraiment. Ensuite, il y a les « habitudes de décharge » présentes à travers des activités récurrentes intégrées au rythme de vie, comme le sport, la pratique d’un instrument de musique, la méditation, l’art, etc. Ces habitudes permettent de conserver un bas niveau de tension. Enfin, il y a les « actions réfléchies » que l’on pose après avoir mûri une réflexion à propos d’un problème personnel. Il s’agit là d’une façon très efficace de réduire la tension. Voici un exemple où le rire désamorce un problème. Un jour, une amie me raconte qu’un conflit s’est développé avec des membres de sa famille à propos d’enlèvement d’ordures ménagères suite à un déménagement. Elle avait dû se plier à leurs exigences pour apaiser la situation. Souffrant de ce malentendu, cette amie ne voulait pas cultiver l’amertume qui la rongeait. Elle décida alors de partager ses émotions avec son conjoint. D’un commun accord, ils décidèrent de s’en amuser gentiment, en glissant le mot « poubelle » au moins trois fois dans la conversation lors du prochain dîner de famille, sans faire référence au conflit et sans que les autres n’y voient rien de confrontant. Aujourd’hui, seul demeure dans leur souvenir, le rire issu de cette réussite de créativité qui fit disparaitre la tension initiale. Suggestion de lecture: La pensée qui soigne, Monique Brillon, Les éditions de l’Homme.