Pour faire face aux besoins de leur enfant, qui a reçu un diagnostic de trisomie 21, Yan Cadieux et Josianne Trottier se sont lancés dans un projet ambitieux : trouver 25 000$ pour financer l’achat d’une chambre hyperbare. C’est en organisant des activités-bénéfice, en se serrant la ceinture et en comptant sur l’appui d’amis et de la collectivité que les parents de trois enfants de Cap-Santé peuvent maintenant utiliser cet appareil sophistiqué, dont les effets positifs profitent à toute la famille. Bâtir une famille malgré les coups du sort Josianne Trottier avoue avoir eu tout un choc lorsqu’elle a reçu le diagnostic à la naissance d’Édouard. Elle raconte avoir mis un an à réellement en accepter les conséquences. «J’ai dû faire le deuil de ce que j’imaginais que cet enfant allait devenir», se rappelle-t-elle. Alors que cet écueil aurait pu en décourager plus d’un, les jeunes parents décident de concevoir un deuxième enfant, encore une fois grâce au programme de fécondation in vitro, qui avait mené à la naissance d’Édouard. «Au départ, je voulais avoir quatre enfants. Avec la condition d’Édouard, je trouvais encore plus important d’avoir une fratrie», raconte Mme Trottier. Cette fratrie, elle ne la souhaitait «pas nécessairement pour qu’elle ait le fardeau de s’occuper d’Édouard, mais surtout parce que, pour les personnes trisomiques, avoir des relations amicales c’est toujours plus difficile». «Au moins, il aura toujours son frère et sa sœur», dit la jeune mère. [quote font= »georgia » font_style= »italic »] «Je me disais que c’était impossible, qu’il était en pleine santé. On a fait plusieurs tests puisque c’était une condition qui n’avait pas été détectée lors de la fécondation in vitro» – Josianne Trottier [/quote] Si l’arrivée de Béatrice, deux ans plus tard, ne vient pas avec un aussi grand choc, un problème pulmonaire amènera la petite plus souvent que prévu chez le médecin. «On a beaucoup été échaudés avec nos deux premiers enfants», explique la mère. Lors du concert-bénéfice du 10 janvier, Josianne Trottier parlera de ses «trois bébés miracles». Questionnée à ce sujet, elle rappelle qu’après deux enfants obtenus par fécondation in vitro, le troisième, Louis, qui a maintenant six mois, est arrivé sans planification, naturellement. Une machine qui aide toute la famille Pour amasser les fonds nécessaires à l’achat et à la mise en place de la chambre hyperbare, Josianne et Yan se sont tournés vers des projets de sociofinancement. En plus d’un site Web pour faciliter les dons, la jeune mère a organisé un bazar et une sortie à la Vallée secrète qui lui a donné 50% du coût des entrées. Elle a aussi reçu des dons de la Fondation Maurice Tanguay et 1000$ de Groupe Océans, l’employeur de son conjoint. Le 10 janvier, Josianne Trottier a aussi eu la surprise de recevoir 1000$ de Promutuel. Cet argent amassé permet au couple de payer les mensualités de leur chambre hyperbare. Semblables au type d’arrangement qu’on verrait avec une location à long terme d’automobile, les mensualités payées au groupe Hypersanté seront déduites du coût final d’achat de la chambre. L’intégration de la chambre hyperbare à la vie de famille s’est très bien faite. Avec bébé Louis qui retient encore Josianne à la maison, le rituel de la chambre hyperbare se fait avant l’heure du souper. C’est peu après le retour des enfants de la garderie que Yan, Édouard et Béatrice vont faire leur tour dans la bulle blanche qui ressemble à une capsule spatiale. Leur séjour dans «la tente», le surnom que la famille lui a donné, dure plus d’une heure et permet de bénéficier d’une atmosphère riche en oxygène. Les effets de la chambre n’ont pas tardé à se manifester, dit Josianne Trottier. Ella a remarqué que plusieurs symptômes liés à la condition d’Édouard se sont atténués. «On a vu un effet rapide sur son tonus musculaire, sur son langage et sur sa compréhension. Il aime beaucoup la chambre, même quand il était en pause de traitement, il nous demandait d’y aller», ajoute-t-elle. Si la chambre hyperbare aide beaucoup Édouard dans son développement, l’amour et le soutien de ses parents restent inconditionnels. «Pour nous, on ne voit plus vraiment la trisomie, on le considère comme un enfant comme les autres, on va autant le pousser et le soutenir que les autres», insiste Josianne Trottier.