Il a été question la semaine dernière de l’intégrisme chez les Juifs et chez les Chrétiens. D’ailleurs, on en a eu un exemple qui fait froid dans le dos ces derniers jours : le vice-président américain, Mike Pence, a déclaré qu’il était la voix de Jésus ! Si Trump tombe, c’est avec lui que les Américains seront pris ! J’écris ces lignes en ce lendemain de la Saint-Valentin et l’actualité me confirme que dans l’univers fermé des intégristes ceux qui remportent la palme ce sont évidemment les Islamistes : on nous apprend qu’en Indonésie, plusieurs couples d’amoureux ont été arrêtés par la police pour avoir fêté cette journée de l’amour. Je rappelle que l’Indonésie est un pays officiellement islamique. On connaît les méfaits innombrables et terrifiants des combattants de l’État islamique ou les crimes contre l’humanité du Groupe Islamiste Armé (GIA), soit 20 000 djihadistes, qui ont terrorisé l’Algérie pendant les années ’90 et qui ont provoqué l’ exode de milliers de personnes. Je rappelle à ce propos que plusieurs des Québécois d’origine algérienne ont fui leur pays pour échapper aux fous de dieu. Mais cet intégrisme ne se manifeste pas uniquement sous la forme d’actes terroristes. Il s’exerce au quotidien dans la vie de gens ordinaires. Pensons à ces jeunes filles (et non les garçons) obligées par leur père ou un Imam quelconque d’afficher leur foi dans leur façon de se couvrir le corps ou la tête. L’intégrisme islamiste se manifeste aussi dans une lutte sans merci à la fois contre les musulmans jugés déviants ou libres-penseurs et contre les infidèles qui osent soumettre leur religion à l’examen de la raison. Pensons à la condamnation à la prison et au fouet de Raïf Badawi, blogueur et mari d’une Québécoise de Sherbrooke, toujours en prison en Arabie Saoudite. Aussi, à la condamnation à mort de l’écrivain Salman Rushdie, coupable en 1989 d’avoir écrit un roman considéré comme blasphématoire par les autorités iraniennes. Enfin, nous n’avons pas oublié la vaillante équipe de Charlie Hebdo, tombée sous la mitraille des Islamistes. La peur du rire, de l’art et des lettres est une des caractéristiques universelles de tous les intégrismes. Il s’agit là d’aveux de faiblesse. Si les fous de dieu de quelque religion que ce soit étaient confiants dans leur foi, il n’auraient pas besoin de la violence ou d’intimidation pour s’affirmer. Ou serait-ce le commencement de la fin de croyances qui ne survivront pas aux temps nouveaux ? Ce sera le sujet du prochain billet.