Il y a des moments où on sent que c’est à cet endroit qu’il fallait être à ce moment-là. C’était un de ces moments mercredi dernier à Saint-Ubalde, soir de première portneuvoise du film «La Maison des Syriens». Il fallait y être, ne serait-ce que pour entendre Evlyn Haddad conclure avec émotion ses remerciements à ses nouveaux voisins et amis: «Vous n’êtes pas seulement des vedettes de film, vous êtes des vedettes de l’humanité!» a-t-elle déclaré.
Son témoignage a touché au coeur les 200 personnes, en majorité des Ubaldois, qui avaient rempli la salle paroissiale, au grand bonheur des organisateurs du Festival de films pour l’environnement de Portneuf (FFPE) qui avaient planifié l’activité. «Un festival c’est fait pour le grand public et je vois que c’est fait pour vous!» a lancé en ouverture de soirée son vice-président Jean Cloutier.
Cette première du film de Nadine Beaudet et Christian M. Fournier affichait complet déjà deux mois avant l’événement. On sentait la fierté des spectateurs d’avoir contribué à réaliser un projet unique, fierté qui s’est manifestée dans l’écoute attentive du documentaire et les réactions parfois amusées ou désolées en revivant la préparation et l’attente plus longue que prévu de la famille Hrez.
Qualifiant le film «d’oeuvre d’amour fraternel», le président du comité d’accueil, Gilles Pellerin, a remercié tous ceux qui ont contribué à l’accueil des Syriens. «Ce projet-là a touché près de 500 personnes à Saint-Ubalde, a-t-il rappelé. On a réalisé un projet humanitaire chez nous plutôt que de se déplacer pour le faire dans un autre pays.»
Nadine Beaudet et Christian M. Fournier n’ont pas caché leur nervosité à l’idée de présenter leur film à Saint-Ubalde. «Vous êtes devenus des exemples d’ouverture», a déclaré Mme Beaudet, très émue. Son conjoint a qualifié de «grande réussite ce que vous avez fait» et s’est dit particulièrement heureux de l’accueil qui a été fait au film à Montréal et à Sherbrooke. «Les gens se rendent compte qu’en milieu rural on n’a pas de méfiance, on n’a pas de peur», a déclaré M. Fournier.
Des représentants des comités de Saint-Raymond, Pont-Rouge, Cap-Santé – Donnacona – Portneuf, qui ont aussi participé au film, étaient présents dans la salle.
Le documentaire de 80 minutes témoigne, sur un rythme lent, des nombreuses étapes qui ont précédé l’arrivée de la famille Hrez à Saint-Ubalde. Le comité a multiplié les démarches avec l’immigration ou pour obtenir des cours de français tout en maintenant le lien d’espoir avec la famille stationnée dans un camp au Liban. Le film n’évite pas le courant anti-immigration: on y voit ainsi l’irruption de membres de La Meute à une rencontre d’information à Cap-Santé.
Le film «La Maison des Syriens» a aussi été présenté lors de la dernière journée du FFPE à Saint-Casimir, samedi. Il prendra l’affiche dans les cinémas le 11 mai. Deux représentations sont prévues le 8 mai au Clap à Québec.
