Quand on évoque les plaisirs qui attendent les jeunes à la fin des classes, on s’attend à entendre parler de baignade, de camps de jour, de soccer, de randonnées, de pique-niques, de camping et que sais-je encore. Il est rare qu’on fasse mention de la lecture. La chose peut se comprendre si cette activité a toujours été associée à l’école. Les vacances excluant tout geste d ‘apparence scolaire, on élimine d’emblée une visite à la bibliothèque ou dans une librairie et on a encore moins l’idée d’ouvrir ce livre qui nous attendait à la maison. Les vacances constituent une période de temps libre. Si le corps a besoin de ce temps pour se refaire une beauté et une santé, il en est de même pour l’esprit et l’imagination. Le livre est à la fois un lieu et un moyen de se remettre en forme spirituellement. Comme le corps, l’esprit a besoin d’exercices pour être à la hauteur de ce qu’on exige de lui. Sans lecture, l’imagination s’assèche et notre vision du monde et des choses devient terne. Avec le livre je peux voyager à peu de frais dans des lieux qui sont uniques au monde parce qu’ils sont de ma création, qui n’est pas tout à fait celle de l’auteur. Comme dans le sport, lire exige une concentration qui est d’une qualité supérieure à celle que demande le visionnement d’un film. Certains parents ont conscience de ce besoin chez leur enfant et créent des conditions qui permettent cet exercice de l’esprit tant pour l’enfant que pour eux, car, dois-je le préciser, ce qui vaut pour un étudiant, vaut aussi pour l’adulte. Mais ce serait une erreur d’omettre le principal : la lecture, pénible dans son apprentissage, devient un véritable plaisir à l’usage. Tout coureur pourrait dire la même chose : les premiers jours de course mettent le physique à dure épreuve, mais à la longue, l’effort se transforme en plaisir grisant. Lorsqu’on acquiert la passion de la lecture, on ne peut imaginer s’en passer. Heureuse drogue, qu’en ce début d’été je vous souhaite de partager. Les effets secondaires ne sont que bénéfiques !