Les êtres humains ont inventé une fiction qui consiste non seulement à mettre un chiffre sur l’année, mais à faire comme si un nouveau temps commençait chaque 1er janvier. Une fiction somme toute bien sympathique, car elle nous porte à prendre des résolutions afin de changer pour le mieux. Elle nous donne aussi l’occasion d’échanger des voeux de bonne et heureuse année. Cependant, force nous est de constater que, dans la réalité, janvier est la suite sans réel changement du décembre qui précède et que, pour envisager l’avenir immédiat, il importe de ne pas perdre de vue le passé immédiat.
Voici quelques informations reçues ces derniers jours qui peuvent nous donner des indices sur ce qui nous attend. Sur le plan économique, l’ancien directeur de la Bourse de New York n’était pas du tout rassurant: il disait la semaine dernière que la crise qu’il appréhendait serait plus sérieuse qu’il avait prévue et qu’elle surviendrait plus vite aussi, soit probablement cette année même. Sur le front écologique, la crise est permanente et plus grave que toutes les autres, car ce sont nos vies et celles de nos enfants qui sont en jeu. Même si plusieurs pays viennent de montrer une volonté ferme de s’attaquer aux changements climatiques, il y a fort à parier que, de retour chez eux et écoutant leur petite voix électoraliste, les dirigeants hésitent à imposer des mesures qu’ils se hâteraient de prendre si nous étions en guerre. Or, ce qui attend l’humanité en cette matière est pire qu’une guerre.
En fait, chacune des crises a son pendant politique et, en fin de compte, ce sont les citoyens et les citoyennes qui pourraient avoir le dernier mot. S’ils le voulaient. Est-ce que ce ne serait pas là la mère de tous les souhaits pour la nouvelle année? Que chacun de nous, avec ses contradictions et ses limites, fasse sa part en évitant au moins de nuire au changement nécessaire. Un coup de fil ou un courriel à son député pour dire son opposition au troisième lien et à un autre pipeline et son accord à consacrer les sommes qui leur étaient prévues à un réseau public de transport collectif intégré, par exemple.
Le triste portrait de la situation générale ne devrait toutefois pas nous empêcher de vivre pleinement et de façon heureuse avec les nôtres et dans la beauté des choses de la vie. C’était mon défi: rappeler nos vérités et nous souhaiter tout le bonheur possible pour 2019 !