Abolition de la CS de Portneuf : surprise et inquiétude

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Par Alain Turgeon
Abolition de la CS de Portneuf : surprise et inquiétude
Les commissaires ont siégé pour la dernière fois le 22 janvier. Photo – Archives

Les commissaires de la Commission scolaire de Portneuf ont siégé pour la dernière fois le 22 janvier. Comme pour la plupart, le gouvernement les a pris par surprise en devançant de trois semaines la fin de leur mandat en adoptant sous bâillon la loi 40 qui abolit les commissions scolaires.

«Je suis surpris comme tout le monde» a déclaré l’ex-président David Montminy, convaincu que les commissaires siégeraient au moins jusqu’à l’été. Selon lui, le gouvernement a manqué de courage en adoptant la loi sous le bâillon.

Interrogé lors de ce qui devait devenir la dernière assemblée du conseil des commissaires, le 22 janvier, M. Montminy croyait que la CS de Portneuf survivrait à la date du 29 février annoncée l’automne dernier par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

L’ex-président prévoit une tempête. Il croit que la réforme du gouvernement sacrifiera les élèves pour les deux ou trois prochaines années.  Il manquera un palier décisionnel, affirme-t-il. La direction du centre de service ne pourra pas faire ce que faisaient les commissaires. M. Montminy rappelle que le conseil des commissaires cumulait 150 ans d’expérience. Trois d’entre eux avaient plus de 25 ans d’expérience et «en avaient vu d’autres».

La commission scolaire et des parents avaient demandé au gouvernement de surseoir à sa décision, rappelle l’ex-président. Il est déçu du député Vincent Caron qui n’a pas écouté sa population en votant en faveur de la loi.

Selon le député Caron, l’adoption de la loi 40 «est une bonne chose». Ce n’est pas une surprise pour personne puisque l’abolition des commissions scolaires faisait partie des engagements de son parti. Il convient qu’il faudra un temps d’adaptation, mais qu’en majorité les gens sont satisfaits. Il est convaincu que cela donnera le pouvoir à ceux qui connaissent le mieux les besoins des enfants.

Réussir le changement

«On va travailler pour réussir ce changement-là, assure la directrice générale du centre de service, Marie-Claude Tardif. Je suis convaincue qu’on va y arriver. On ne perdra jamais de vue la mission de faire réussir les élèves».

«C’est plus vite que prévu», reconnaît la directrice générale. Elle a été surprise elle aussi, mais rappelle que le gouvernement avait annoncé ses intentions depuis longtemps.

Les commissaires seront payés jusqu’au 30 juin. Certains pourront siéger sur un comité-conseil jusqu’à ce que le nouveau conseil d’administration du centre de service soit formé au plus tard le 15 juin.

Les commissaires et la direction du centre de service ont participé à une rencontre informelle le 19 février «pour prendre le temps de boucler la boucle et voir la suite des choses», dit la directrice générale. Mme Tardif est «très reconnaissante envers le travail des commissaires depuis de nombreuses années. Ce sont des gens qui ont un grand intérêt voire une passion pour l’éducation». Elle croit pouvoir réunir des gens aussi motivés dans le nouveau conseil d’administration.

La directrice générale assurera la continuité en maintenant les grandes orientations pour l’année scolaire. Les grands dossiers se poursuivront, explique-t-elle.

Le nouveau conseil d’administration sera composé de quinze membres, dont cinq parents. Portneuf sera divisé en cinq districts pour assurer une plus grande représentativité comme le prévoit la loi. Mme Tardif rencontrera les comités de parents en février. Le personnel devra se choisir cinq représentants et la directrice générale veut lancer un appel de candidatures pour les membres de la communauté au début du mois d’avril. Elle souhaite que le conseil soit formé au début du mois de mai. David Montminy devrait présenter sa candidature pour siéger au nouveau conseil d’administration du centre de service. Il a encore un intérêt ayant une enfant à l’école, a-t-il dit.

Le syndicat des enseignants inquiet

La présidente du Syndicat de l’enseignement de Portneuf, Isabelle Paulin, est déçue et inquiète à la suite de l’adoption sous bâillon de la loi 40.

Déçue de la façon dont s’est pris le gouvernement pour adopter la loi 40, Mme Paulin se demande où était l’urgence. «Ç’a été fait trop vite. Si c’était pour l’abolition des commissions scolaires, le gouvernement aurait pu scinder le projet de loi», commente-t-elle.

Mme Paulin n’est pas rassurée même si certaines améliorations apportées avant l’adoption de la loi répondent aux demandes syndicales. Selon elle, la loi attaque la profession d’enseignants en y incluant la formation continue. Cela devrait faire partie des négociations, a-t-elle déclaré. Elle s’interroge sur les impacts au quotidien pour ses membres.

 

 

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