On a tous vu la photo de ce fameux trou noir à l’intérieur de notre galaxie. On a aussi entendu le témoignage fascinant de notre compatriote québécoise, Marie-Lou Gendron-Marsolais. On a appris de la bouche de cette chercheuse pour l’Observatoire austral au Chili que le résultat spectaculaire de cette mission d’observation est dû à la collaboration soutenue de centaines de scientifiques autour de la planète. Ces gens-là ont travaillé ensemble, dans l’espoir d’apporter plus d’éclairage sur notre univers en expansion. Un bel exemple de solidarité entre savants, unis et non rivaux dans leur quête du savoir.
Pendant ce temps sur terre, des hommes, petits, obtus, l’esprit borné et néanmoins législateurs, tentent un retour en arrière en retirant aux femmes leur droit de disposer librement de leur corps et en mettant la vie des plus pauvres en danger. Ils n’ont rien à envier à leurs semblables talibans qui, pour se conformer, disent-ils, à la loi religieuse islamique, ont décidé de remettre dans leur cage de tissu, les femmes de leur pays. Dans les deux cas, il s’agit de gestes désespérés de la part d’hommes qui réalisaient que les femmes échappaient à leur contrôle.
Ailleurs sur terre, un despote à la tête d’un reste d’empire tente aussi un retour en arrière en envahissant un pays qui ne demandait rien d’autre que suivre son chemin indépendant. Au-dessus, dans l’espace, échappant aux lois de la gravité (au propre et au figuré), des compatriotes du despote nfraternisent avec d’autres scientifiques, loin du comportement criminel de leur président va-t-en guerre. Mais, pour certains, sur terre, tous ces conflits ne sont pas source de soucis : jamais dans l’histoire de l’humanité les plus riches n’ont atteint un tel niveau de richesse créant des inégalités inégalées.
C’est dans ce climat délétère que fleurit l’individualisme tant à droite qu’à gauche (1), alors que jamais le monde n’a eu autant besoin d’abnégation, de remise en question de notre mode de vie et de solidarité que maintenant. Là aussi, ce sont des regroupements mondiaux de scientifiques qui sonnent le tocsin et nous appellent à la mobilisation. Le réveil des progressistes n’est pas seulement souhaitable, il est absolument nécessaire. Même les enfants le comprennent. À nous de leur donner des raisons d’espérer. Parents, grands-parents, enseignants, nous tenons leur avenir dans nos mains. L’indifférence est notre pire ennemi !
(1) À lire, le nouvel ouvrage d’Alain Deneault : Moeurs de la gauche cannibale à la droite vandale. Lux, 2022, 309 p.