De la place en masse !

par Robert Jasmin
De la place en masse !

La semaine dernière, des Anglos du Québec ont manifesté contre la Loi 96, une loi bien timide qui bonifie la Loi 101. Ils l’ont fait en marchant derrière notre drapeau, une fois n’est pas coutume. Ce qui était louche, c’est l’absence d’unifoliés : je soupçonne qu’on avait donné un mot d’ordre à cet effet. Quoi qu’il en soit, parmi les manifestants, l’un d’eux brandissait une pancarte qui demandait : « Is there a place for me in Québec? » (Y-a-t-il une place pour moi au Québec?).

Je lui réponds simplement : « Oui, il y a de la place en masse ! ». Que tu viennes du Pakistan ou de Toronto et que tu veuilles t’installer au Québec, il y a de la place. Mais je m’attends à un minimum de respect. Le Québec n’est pas simplement un territoire de consommation. Quand on s’installe au Québec, on s’installe au sein d’un peuple et d’une langue. Quand cette langue n’est pas la tienne, le minimum de respect, c’est d’apprendre cette langue.

Quand on est responsable et civilisé, on s’intègre au lieu de s’isoler dans un entre-nous qui donne tous les signes de l’indifférence, voire du mépris. J’ai un ami qui ne parlait presque pas français à son arrivée chez nous. Aujourd’hui, il peut parler du dernier épisode de District 31 avec autant de nostalgie qu’un Québécois dit « de souche ». Cette personne a compris que l’intégration est un devoir et qu’il peut y avoir du bonheur à s’intégrer. Au Québec, nous avons la réputation d’être ouverts et accueillants. En retour, il est juste de demander à l’arrivant d’être un peu curieux et surtout de tout mettre en œuvre pour pouvoir communiquer avec les gens du pays d’accueil.
Si je déménage à Vancouver, je m’attends à devoir parler la langue du lieu, l’anglais. La personne qui veut vivre au Québec doit savoir et accepter que notre peuple a besoin de protéger ce qui le distingue des autres peuples d’Amérique, la langue française. Quant à nous, nous devons l’aider. Par exemple, en ne lui répondant pas en anglais si elle nous accueille à Montréal dans son commerce, en anglais. Aussi, en ayant le souci de lui montrer que nous respectons nous-mêmes cette langue qui est la nôtre en prenant soin de ne pas parsemer notre discours de « whatever » ou de « O my God ! ». C’est ainsi que nous ferons des nouveaux arrivants, des MAT (Meilleurs Amis pour Toujours !)

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