Des larmes, il y en a beaucoup qui ont coulé depuis les événements tragiques de la dernière fusillade au Texas, des larmes sincères chez les pères et les mères, les frères et les sœurs des enfants victimes. Aussi chez les citoyens normaux de partout dans le monde, je veux dire les gens qui considèrent que la folie règne en maître aux États-Unis, un pays qui estime que le respect d’une constitution désuète est plus important que la vie de ses enfants. J’exclus de ces larmes, celles, indécentes, de ces élus hypocrites dont les fonds électoraux proviennent des vendeurs d’armes.
Un autre événement cette semaine a aussi provoqué une coulée de larmes, mais celles-ci ne méritent aucune sympathie. Ce sont les larmes des vendeurs et amateurs d’armes à feu au Canada. Il aura fallu que des enfants de 9 ou 10 ans meurent assassinés lors d’une tuerie de masse pour que le gouvernement canadien se réveille : voilà qu’on nous promet l’interdiction de l’achat, de la vente et de l’importation d’armes de poing sur tout le territoire. On nous promet aussi une hausse des peines maximales de prison pour les contrevenants. En outre, ceux et celles qui possèdent une arme de guerre dite arme d’assaut seront soumis à un rachat obligatoire de leur jouet de prédilection morbide.
Non, il n’y aura pas de larmes pour les personnes qui n’ont pas assez d’imagination pour avoir d’autre loisir que de s’amuser à faire « pow-pow » avec des armes de poing dont la conception et les projectiles ont été conçus pour tuer. Quant aux armes d’assaut du type de celle qui a anéanti les enfants texans, peut-on simplement rappeler que ces armes sont destinées aux armées dans le but de répondre aux besoins de défense de la population? J’ose croire que les chasseurs ne sont pas des adeptes de ces armes, ce qui serait passablement déloyal envers les animaux chassés et d’esprit assez peu sportif.
En terminant, tout en se consolant par cette prise de conscience à Ottawa, on ne peut que s’attrister d’assister impuissants à l’effondrement moral et politique de ce grand pays au sud de notre frontière. Le retour en force d’une frange inculte et extrémiste du monde politique ne laisse aucune place à l’optimisme. Soutenue par des moyens financiers gigantesques et par des médias populistes menteurs et outranciers, cette nouvelle classe politique de droite dangereuse fait déjà couler des larmes à tout ce que l’Amérique et le monde espéraient de ce pays jadis inspirant.
