En octobre 1982, le tout Saint-Ubalde savait que quelque chose de gros, – pour ne pas dire d’exceptionnel – se tramait dans l’un des champs : l’Agrotexte, une idée de Jean-Yves Fréchette. Quarante ans après, pour célébrer cette réalisation honorée par les records Guinness, le créateur de cette œuvre se donne la mission de la perpétuer par l’intermédiaire d’un devoir de mémoire.
De l’agro, M. Fréchette, est passé au péditexte. Depuis quelques semaines, il marche dans le même champ où avaient été labourées le texte Texte Terre Tisse.
« J’ai demandé aux agriculteurs si c’était envisageable de refaire ça aujourd’hui. Ils ont tous dit que non, alors j’ai trouvé de nouvelles idées », a raconté Jean-Yves Fréchette, en entrevue téléphonique.
Jean-Yves Fréchette – le père de Biz – a donc eu l’idée d’écrire en marchant. Alors que dans les faits, rien n’est tangible, il écrit chaque jour des mots ou des phrases, selon son inspiration du moment. Ce n’est qu’une fois qu’il a terminé d’arpenter son champ qu’il a une idée de ce qu’il a pu scripter, et ce, par l’intermédiaire de sa montre intelligente et du tracé de son parcours qu’il aperçoit sur un écran grâce à la compilation des données de géolocalisation.
Impliquer les jeunes
Des enseignantes de l’école de la Morelle collaborent à la démarche de M. Fréchette, dans la perspective de faire écrire leurs élèves autrement. « Ça donne un nouvel élan au projet et les jeunes découvrent que leurs grands-parents y étaient impliqués. On marque l’histoire », relate Jean-Yves Fréchette.
L’homme de lettres qui habite Saint-Ubalde depuis longtemps espère qu’une grande fête de village ait lieu le 10 octobre, dès 13 h, autour de ses péditextes. « Je souhaite rallier la population comme il y a 40 ans », a-t-il complété. Les gens qui souhaitent prendre part au rassemblement sont invités à se présenter au 1048 du rang Saint-Paul Nord.
Documentaire
Pour garder une trace de cette nouvelle démarche artistique entreprise par Jean-Yves Fréchette, son expérience est filmée et transmis en temps réel sur des écrans de la vitrine de TOPO, à Montréal. Une exposition a aussi lieu en ces murs jusqu’au 29 octobre.