« L’élection de la semaine prochaine pourrait être la plus importante dans l’histoire américaine. L’issue de cette élection déterminera si les États-Unis feront un autre pas, décisif, vers le fascisme ». Cette déclaration du 28 octobre dernier n’émane pas d’un gauchiste ni même d’un membre du Parti démocrate. Elle est celle d’un important stratège conservateur du Parti républicain qui a quitté son parti lorsque celui-ci s’est transformé en secte sous la direction du narcissique Donald Trump. Tous n’ont pas eu cette lucidité et ce courage et plusieurs ont choisi la voix du silence et donc de la complicité.
Jusqu’à l’avènement de Trump, il n’était pas honteux de se dire républicain. On pouvait ne pas être d’accord avec les politiques mises de l’avant par ce parti mais jamais celles-ci ne remettaient en cause les institutions démocratiques comme c’est le cas maintenant. La mainmise de Trump sur ce parti a vu se généraliser le démantèlement des institutions qui, joint à la nomination de juges qui lui étaient dévoués et au tripotage des districts électoraux béni par ces mêmes juges ont fait de ce grand pays, un jouet pour un grand malade. Avec des conséquences telles qu’on ne sait si le pays s’en remettra.
Trump n’est plus juridiquement au pouvoir mais les gens qu’il a mis en place et la mentalité d’assiégés qu’il a réussi à distiller dans la tête de ses fidèles, exercent une pression qui paralyse le pays et qui empêchent la mise en place des politiques de Joe Biden qui a succédé à ce petit Mussolini ignorant. Trump était tout sauf religieux mais pour se hisser au pouvoir, il a promis mer et monde (une théocratie déguisée) à cette minorité de bigots évangélistes et catholiques avec, en prime, une Cour suprême de stricte allégeance. Violence, corruption généralisée et mensonges quotidiens ont marqué le règne de ce minable despote. Le pire est à venir si la population ne se ressaisit pas en chassant du pouvoir une majorité des élus républicains jeudi prochain.
Jusqu’à maintenant, ce cancer moral qui ronge nos voisins du sud nous avait épargnés. Mais le cancer ne connaît pas de frontières et voici que des métastases font leur apparition dans nos terres : le Devoir de ce matin nous apprend que la désinformation est à l’oeuvre ici aussi car le tiers des partisans du Parti d’Éric Duhaime remet en question les résultats des élections au Québec. La stratégie trumpiste a fait des petits.