À l’occasion de la 29e Semaine des enseignantes et des enseignants, qui se déroule du 5 au 11 février, le Syndicat de l’enseignement de Portneuf (SEP-CSQ) joint sa voix à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) pour souligner le travail exceptionnel qu’ils accomplissent au quotidien auprès des élèves de la région.
Isabelle Paulin, présidente du SEP-CSQ, a profité de l’occasion pour saluer le travail de ses membres. « Chaque jour, les enseignantes et enseignants œuvrent à former le Québec de demain. Ils ne ménagent aucun effort pour accompagner leurs élèves vers la réussite et leur donner des outils qui les aideront à surmonter les épreuves qui se présenteront tout au long de leur vie. Pour cela et plus encore, je tiens à les remercier du fond du cœur! »
La thématique de cette 29e présentation, Chaque jour, on mesure l’importance de votre rôle, nous fait toutefois craindre de nouvelles dérives du ministère de l’Éducation. « Depuis une dizaine d’années, le personnel enseignant subit les effets de la gestion axée sur les résultats qui sert souvent de prétexte pour comparer les performances des établissements, voire des profs entre eux. On ne gouverne plus que par des chiffres et des statistiques sans égard à leur expertise et leur autonomie professionnelle. Que ce soit la politique du non-redoublement, l’abaissement des exigences, les pressions pour modifier les notes et imposer des pratiques pédagogiques dites probantes, la liste des travers de ce type de gestion est longue. Quand on nous dit « mesurer » chaque jour l’importance de notre rôle, le message laisse un goût amer », a ajouté Mme Paulin.
Expertise à respecter
L’expertise pédagogique des enseignantes et enseignants est une dimension fondamentale de leur travail. Malheureusement, il ne suffit pas de la faire reconnaître dans la Loi sur l’instruction publique pour la faire respecter. Au cours des derniers mois, le gouvernement a soufflé le chaud et le froid. « Pour l’aide à la classe, par exemple, le ministre est heureux de nous entendre dire tout le bien qu’en pensent les profs, même si tout n’est évidemment pas parfait. Par contre, pour l’implantation du programme Culture et citoyenneté québécoise, qui remplacera prochainement celui d’Éthique et culture religieuse, on a droit à la sourde oreille! C’est un vaste chantier qui affectera tous les niveaux de la formation des jeunes, à l’exception de la troisième secondaire. On a le devoir de bien faire les choses. Reporter l’implantation complète d’au moins une année et envisager de le faire graduellement, comme on le demande, c’est tout simplement se donner les conditions pour réussir. Reconnaître le rôle des enseignants, ça doit passer par la confiance et le respect de leur expertise pédagogique. La loi adoptée sous la CAQ reconnaît d’ailleurs qu’elle est essentielle. On ne peut pas y être attentif que lorsque ça fait notre affaire », a commenté Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Négocier pour valoriser
« Chaque année, la Semaine des enseignantes et des enseignants est l’occasion de faire le point sur l’état de notre profession. Frappée de plein fouet par une pénurie qu’on voyait venir depuis longtemps et en mal de valorisation, ça va prendre plus que des remerciements pour corriger le tir. Valoriser la profession, ça ne peut pas être que l’affaire d’une seule semaine. Il faut en faire une priorité toute l’année et qu’enfin le gouvernement pose des gestes concrets en ce sens. Profiter de la négociation nationale pour améliorer leurs conditions de travail et d’enseignement serait un bon début. N’oublions jamais que les conditions d’enseignement, ce sont les conditions d’apprentissage des élèves », estime Mme Scalabrini.