Une distinction honorifique pour une traversée historique

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Par Gaétan Genois
Une distinction honorifique pour une traversée historique
Le député Vincent Caron a remis la médaille à Louis Hardy, qui ira la présenter à Henri Beaudout, chez lui, à Montréal. (Photo : Offerte par Vincent Caron)

Un grand moment aura lieu le 14 avril, alors que Henri Beaudout recevra la Médaille de l’Assemblée nationale des mains de son ami Louis Hardy. Le héros de l’Égaré II recevra officiellement la distinction honorifique pour un exploit réalisé en 1956, il y a 67 ans.

Après une tentative infructueuse l’année précédente, Henri Beaudout et deux compagnons tout aussi téméraires que lui, Marc Modena et Gaston Vanackère, traversent l’Atlantique à bord d’un radeau baptisé L’Égaré II. Au terme d’un voyage de 88 jours, l’équipage parti de Nouvelle-Écosse rejoint l’Angleterre.

Plus de 65 ans plus tard, l’exploit est ressorti dans l’actualité quand le député Vincent Caron lui a remis la Médaille de l’Assemblée nationale.

Originalement, la cérémonie de remise devait avoir lieu le 6 décembre. L’événement a dû être reporté en raison d’un ACV qu’a subi M. Beaudout, maintenant âgé de 95 ans. Entre temps, soit le 16 mars, la distinction a été confiée à l’ex-journaliste Louis Hardy, résidant de Neuville et ami d’Henri Beaudout. Le 14 avril, à Montréal, M. Hardy remettra la médaille à M. Beaudout le jour de l’anniversaire de ses 96 ans.

Résistant français pendant la Seconde Guerre mondiale, Henri Beaudout a émigré au Québec avec sa femme en 1952. Pour se guérir du traumatisme de la guerre, il sent le besoin de relever un défi, celui de traverser l’Atlantique Nord en radeau.

Trois hommes et deux chatons

La première tentative, en 1955, a échoué en raison de l’ouragan Connie. L’année suivante, les trois aventuriers accompagnés de deux chatons réussissent l’exploit, si incroyable que certains ne leur donnait qu’une chance sur mille de réussir.

Exhibé à l’Exposition provinciale de Québec, le radeau attire l’attention du propriétaire du motel Légaré de Neuville (aucune parenté entre les deux noms), qui le ramène en face de son établissement hôtelier. « Beaudout n’avait pas d’endroit pour mettre son radeau », raconte Louis Hardy.

« Le radeau L’Égaré, on l’a connu enfant à Neuville, parce qu’on allait se baigner à la piscine du motel situé sur ce qui était alors la route 2. Le radeau a été là pendant quelques années. On a tous vieilli, on est partis de Neuville. Quant au radeau, il a disparu et plus personne ne savait ce qu’il était advenu. »

Même le navigateur l’ignorait. « Et mon radeau pourrit quelque part, mais je ne sais pas où. » C’est ainsi que M. Beaudout terminait une conférence présentée à l’invitation de la Société d’histoire de Neuville, il y a une dizaine d’années.

Restes du radeau

Exposé à un milieu très salin lors de sa traversée maritime de 90 jours  vers le Canada, le radeau a été abandonné aux éléments naturels. Il n’en resterait qu’un billot retrouvé par le père Gérard Blais dans une cour de Neuville. Une maquette a été élaborée et a été exposée en 2016 au Musée maritime de l’Islet-sur-Mer qui pourrait être léguée à un musée d’Halifax, ville où le radeau a été construit. 

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