Lac-Sergent mène la lutte contre le prolifération du myriophylle à épis avec ingéniosité  

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Par Stéphane Pelletier
Lac-Sergent mène la lutte contre le prolifération du myriophylle à épis avec ingéniosité  
La toile est déployée afin de recouvrir le fond marin. (Photo : Stéphane Pelletier)

Depuis 2019, avec l’aide de la CAPSA, la Ville et les citoyens de Lac-Sergent font preuve d’ingéniosité afin de combattre le myriophylle à épis, une plante exotique envahissante menaçant la qualité et la biodiversité du plan d’eau.

« La CAPSA a fait la cartographie complète du lac pour être en mesure de savoir à quel endroit on avait du myriophylle à plus de 50 %. C’est sur cette base que l’on a obtenu un certificat du ministère de l’Environnement pour pouvoir recouvrir l’équivalent d’environ 4,5 hectares sur le lac. Ce qui représente 450 000 pieds carrés, soit près de 10 % de la superficie totale du plan d’eau », explique le maire de Lac-Sergent, Yvan Bédard.  

Empêcher les repousses

Le principe élaboré par la Municipalité et ses citoyens et à la fois simple et ingénieux. Il consiste à recouvrir l’espèce envahissante avec de grandes toiles de jute. « On met des bâches de toile pour écraser les colonies, pour permettre aux plantes indigènes de reprendre de l’espace et éliminer les gros endroits où le myriophylle à épis a pris place. Ce que l’on voit, c’est qu’une toile dure en moyenne 5 à 6 ans. Si elle est bien posée, les plantes indigènes reprennent le dessus et il n’y a pas de myriophylles à épis qui repoussent », résume le maire.

Travail d’équipe

Cette année, c’est une équipe constituée d’environ 30 bénévoles qui a pris part aux opérations. Le travail est organisé de sorte que les interventions se déroulent le matin, quand il y a peu de vent. « On opère avec environ 10 bénévoles à chaque journée, précise M. Bédard. Les premières années, des bateaux et des barges étaient utilisés. Cependant, les citoyens ont amélioré le processus et c’est maintenant un ponton qui est au centre des opérations. « Les chaloupes étaient plus difficiles à maitriser. On avait aussi des barges qui étaient un peu plus hautes. Nos quais flottants effectuent le travail. Ils permettent aux bénévoles d’être plus près de l’eau, donc d’éviter que la toile prenne dans le vent lors de l’étendage. »

Journée type

Pour les bénévoles, la journée débute à 7 h 30 par le pliage des toiles de 3000 pieds carrés qui seront déployées. « Auparavant, c’était une corvée de deux journées. Maintenant, on le fait à l’intérieur du Club nautique. On est capables de faire nos cinq toiles de la journée à l’intérieur d’une heure », précise, avec fierté, le maire. La deuxième étape consiste à embarquer une toile sur la barge flottante rattachée au ponton pour ensuite la transporter jusqu’à son lieu de largage prédéterminé.

Une fois le ponton mis à l’eau, l’embarcation peut reculer et les bénévoles s’occupent de faire glisser la toile de jute qui descend tranquillement au fond du bassin. Des plongeurs sont présents pour s’assurer de son bon positionnement. « Ils la tirent pour qu’elle se place au bon endroit. Par la suite, ils écrasent la toile pour enlever la bulle d’air et écraser les algues. Ils s’assurent aussi que toutes les algues restent sous la toile. C’est un peu comme un géotextile sur des mauvaises herbes », ajoute Yvan Bédard. Normalement, l’opération se termine vers 11 h 30.

Résultats

Au printemps, ce sont 40 toiles qui ont été lestées et 40 autres le sont actuellement dans le secteur face au chemin de la Colonie. « C’est le plus gros herbier du lac qu’on attaque présentement parce que c’est aussi un corridor de navigation important. Les 80 toiles étendues cette année représentent deux écarts de superficie qui seront recouverts, donc l’équivalent de 240 000 pieds carrés. Cependant, parce que les toiles ont un chevauchement, ça représente approximativement 200 000 pieds carrés », mentionne le maire. Cette superposition est nécessaire afin d’éviter que la plante pousse entre les toiles. Les plongeurs ont aussi le mandat d’arracher la plante envahissante dans les secteurs où elle est présente dans une proportion inférieure à moins de 50 % du fond marin. « L’an dernier, ils ont fait un secteur où ils ont retiré l’équivalent de 2000 kilos de plantes manuellement à l’intérieur de deux semaines », signale M. Bédard.  

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