Certaines expériences de vie sont si influentes, si déterminantes, qu’elles restent en tête. C’est exactement dans ce contexte que le cinéaste John Blouin, qui réside à Deschambault-Grondines, a décidé de porter des brides de son enfance au grand écran à travers un moyen-métrage intitulé Rivière Noire.
Tourné entièrement dans la région, le film met en scène une bande de jeunes qui explore le déracinement. « Les enfants explorent la liberté, alors que les adultes vivent un drame », relate John Blouin, natif de Thetford Mines. Cette production germe depuis longtemps dans son imagination. Il s’agit d’une fiction proche du documentaire peaufinée avec l’aide d’André Fortier. Loin d’être sombre, Rivière Noire est une production « lumineuse », un film à hauteur d’enfant, avance le cinéaste qui s’est établi dans Portneuf il y a quelques années. « Je joue avec les codes », mentionne Blouin.
Récit initiatique
« Rivière Noire met en scène un père aimant mais brisé, avec comme trame de fond, l’enlèvement de ses deux fils. Surtout, c’est le récit initiatique de deux frères qui, avec cousin et cousine, vivent intensément cette incroyable liberté : sauter d’un pont, jouer avec le feu, se perdre dans une grotte, s’effrayer et s’émerveiller face à tout ce qui est possible. Juste avant l’impensable », développe le cinéaste.
Portneuf en panorama
Portneuf est en panorama dans le film de Blouin, qui se réjouit que le décor de plusieurs municipalités collent exactement à ses souvenirs et à ce qu’il a imaginé. « À eux seuls, les lieux constituent des personnages », avance-t-il. « J’ai tourné le film là où j’ai envie d’établir mes racines », illustre le Portneuvois d’adoption.
Film communautaire
La communauté a joué un grand rôle dans la production tournée du 15 au 17 juillet. Son apport a été bénéfique autant à l’écran que dans les coulisses, témoigne John Blouin, pour qui son moyen-métrage est ancré dans le territoire. Terra Sativa, les dirigeants du Parc naturel régional de Portneuf et d’autres collaborateurs ont facilité la démarche en vue et lors du tournage.
À l’écran, des jeunes se sont improvisés comédiens d’ici incarnent des rôles dans le film. Elliot Marcoux, Simon Salignat, Estelle Ringuette et Edwin Leclerc apparaissent aux côtés des artistes Marie-Claude Gamache, Lucien Ratio, Benoît Pinette.
Recherche de financement
Pour mettre en branle la postproduction, le cinéaste a lancé une campagne de sociofinancement. Il est possible d’y contribuer par l’entremise de la plateforme YoyoMolo. L’objectif est fixé à 3500$.