Redoutable, le cancer de la prostate? C’est relatif. Même si un homme sur sept en sera atteint au cours de sa vie, il appert que cette maladie incurable parfois difficile à déceler peut être facilement déjouée, de sorte qu’elle ait le moins d’emprise possible sur l’espérance de vie des hommes dont elle affecte la santé. Entretien avec le Dr Jean Frenette, médecin de famille dans le secteur ouest.
Pour réduire le mystère autour du dépistage et du diagnostic du cancer de la prostate, puisqu’on en entend peu parler, le Courrier s’est entretenu avec l’un des membres de l’équipe médicale du Centre médical et professionnel de l’Ouest de Portneuf en ce mois de lutte contre le cancer de la prostate.
Premiers signes
De l’avis du Dr Frenette, l’augmentation de la fréquence urinaire, la diminution de la puissance du jet en urinant, une difficulté à vider complètement la vessie sont les premiers signes à apparaître pour alerter le patient et le convaincre de consulter son médecin pour un dépistage éventuel. Mais de tels symptômes ne conduiront pas forcément à un diagnostic de cancer de la prostate, nuance-t-il. Il importe de mentionner qu’il n’y a pas de symptômes proprement exclusifs au dépistage du cancer de la prostate.
Grosseur de la prostate
Puisque la grosseur de la prostate augmente avec l’âge, l’hypertrophie peut être bénigne. L’augmentation du volume de la prostate, dans une certaine proportion, est donc jugée sans risque.
Dans de tels cas, l’hypertrophie n’entraîne pas à la suspicion d’un cancer. Quoiqu’elle puisse être surveillée par le médecin du patient et éventuellement, un oncologue.
Population à risque
Certains hommes sont plus à risque de développer un cancer de la prostate au cours de leur vie, selon le professionnel de la santé. On parle des hommes âgés de 45 ans et plus ayant un parent de premier degré atteint du cancer de la prostate et des hommes d’origine ethnique caribéenne et africaine. Autrement, les hommes âgés de 55 à 70 ans comptent parmi la population jugée à risque dans les études publiées dans la littérature scientifique, mentionne Jean Frenette.
Dépistage
Pour les groupes venant d’être énumérés, le dépistage est tout indiqué. Pour déceler le cancer de la prostate, les spécialistes procèdent à une analyse combinée par le toucher rectal et la détection du taux de l’antigène prostatique spécifique dans le sang.
À lui seul, un toucher rectal jugé anormal mène à la détection du cancer de la prostate trois fois sur dix, relate le médecin de famille du CMPOP. On ne peut pas uniquement se fier au taux d’APS dans le sang, martèle-t-il.
Traitement
Puisque l’évolution du cancer de la prostate est, la plupart du temps, très lente, l’ablation radicale de la prostate n’est pas toujours le traitement indiqué. Les patients ayant une espérance de vie de plus de dix ans, sont souvent ceux qui subissent la chirurgie après l’analyse d’autres facteurs de santé concomitants. Le retrait de la prostate peut, par contre, causer de l’incontinence urinaire et de l’impuissance.
La prise de médication permet de réduire les symptômes pour l’hypertrophie bénigne. L’hormonothérapie et la curiethérapie peuvent, selon le grade du cancer, être des traitements envisageables.
C’est vraiment du cas par cas, soutient Jean Frenette.
Réduire le risque
L’adoption de saines habitudes de vie permet de réduire le risque de l’apparition d’un cancer de la prostate. À l’inverse, le tabagisme, un taux élevé d’androgène, l’obésité et l’embonpoint peuvent l’augmenter. Les Portneuvois qui en sont atteints sont traités dans les hôpitaux de Québec.