Après une pétition, une marche et deux ans d’attente pour l’agrandissement de l’école du Perce-Neige et l’implantation d’une école secondaire, les membres du conseil municipal de Pont-Rouge s’impatientent devant l’immobilité de ses deux dossiers.
« Il y a une injustice qui se passe présentement à Pont-Rouge et qui devient la plus grosse ville du comté de Portneuf. Pourquoi nos jeunes doivent-ils voyager quand on a la clientèle pour faire une école ? », se questionne le maire, Mario Dupont. En conférence de presse, il a fait valoir que la Ville est aux prises avec l’une des écoles primaires les plus densément peuplées au Québec, laquelle accueille près de 1000 élèves.
En plus, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, semble faire la sourde oreille quant à ses réclamations en matière d’infrastructures scolaires pour les élèves du primaires et du secondaire.
Forte croissance
Pour appuyer ses propos, le maire Dupont expose que 20 % de la population totale de la MRC habite Pont-Rouge. L’école du Perce-Neige se classe actuellement au 2e rang des écoles les plus populeuses de la province. Sa clientèle se compose d’environ 1000 élèves, soit près du quart de l’ensemble des élèves des 13 établissements du Centre de services scolaire de Portneuf (CSSP). C’est ce qui explique pourquoi elle peine actuellement à répondre aux besoins.
Et c’est sans compter les projections 2021-2031, qui confirment que la plus forte croissance du groupe d’âge de 0 à 19 ans à être observée sur ce même territoire. De plus, et toujours selon les prospectives, le nombre d’élèves augmentera de 22 % en 2026. « Considérant ces états de faits, le projet d’implantation d’une école primaire et secondaire à Pont-Rouge s’avère une nécessité. »
École primaire
En 2021, le ministère de l’Éducation a autorisé un agrandissement. « Toutefois, le projet ne verra pas le jour, et ce, bien que les crédits aient été autorisés et inscrits sur le Plan québécois des infrastructures (PQI). Compte tenu de ces autorisations, la Ville a même démantelé un terrain de baseball afin de permettre la réalisation de l’agrandissement de l’école, privant ainsi les citoyens d’un équipement fort prisé par les jeunes familles. Deux appels d’offres ont même été lancés pour réaliser l’agrandissement, mais le ministère n’y a pas donné suite. Pour résoudre le surpeuplement de l’école, le gouvernement propose de relocaliser les élèves dans les villes avoisinantes, telles que Neuville, soit à plus de 14 km de leur résidence. Ainsi, nos enfants devront subir matin et soir de longs trajets d’autobus scolaire totalisant 28 km », clame le maire.
École secondaire
Toujours en 2021, la Ville a réclamé une école secondaire, ce qui lui a été refusé. Les élus municipaux se questionnent sur ce refusm alors que l’occupation exceptionnelle de l’école primaire est, en soi, une preuve éloquente des besoins de la population en matière d’infrastructures scolaires. « L’absence d’un établissement de niveau secondaire défavorise non seulement la qualité de vie des jeunes pontrougeois, mais également leur réussite scolaire », rapporte Mario Dupont.
Mécontentement
« Force est d’admettre que d’une part, le gouvernement ne respecte pas ses engagements électoraux, et d’autre part, qu’ il y a une forte incohérence entre le discours en matière d’éducation et de décisions visant à offrir des milieux de vie éducatifs de qualité », laisse savoir Mario Dupont. Il s’en prend aussi la méthode du CSSP pour calculer les prévisions du nombre d’élèves. « Le centre de service scolaire se fit beaucoup aux cartes d’assurance-maladie. Il ne regarde pas ce qui se passe au niveau du développement et des futurs développements.»
Caron réagit
Appelé à réagir, le député de Portneuf, Vincent Caron, a fait savoir que le CSSP a fait ses devoirs face au ministère de l’Éducation. « Le dossier a été refusé parce que les chiffres qui sont anticipés ne justifient pas la construction d’une école secondaire. Aujourd’hui, on nous dit que le besoin maximum pourrait être 225 élèves dans Portneuf. Mario a beau dire que les chiffres ne sont pas bons, ce sont les chiffres que l’on utilise partout au Québec », a-t-il expliqué en ajoutant que le comptage annuel avait une faible marge d’erreur de plus ou moins 50 à 60 élèves.
« On traversera le pont quand arriva à la rivière. Il est certain qu’il y aura des gens qui vont s’installer à Pont-Rouge, mais est-ce que ça nécessite pour l’instant une école. Non, on n’a pas réussi à en faire la démonstration », souligne le débuté Caron en précisant que le dossier de l’école primaire est toujours sur la table. « Clairement, on manque d’espace et il faut un agrandissement. On avait prévu un budget de 9 M$, mais toutes les soumissions qui ont été déposées sont hors-normes. Ça ne veut pas dire que le dossier de l’agrandissement de l’école primaire est mort. L’argent est sécurisé pour Pont-Rouge pour agrandir l’école. On fait juste reporter le projet.»