La murale historique 1842-1952 ne se retrouvera pas sur le mur d’un édifice municipal. L’artiste Gino Carrier, qui travaille à la réalisation et à la promotion de son oeuvre depuis quelques années, a reçu un non catégorique du conseil de ville de Saint-Raymond à sa réunion publique du 13 novembre.
« Bien que depuis 2019, je construise et œuvre sur ce projet d’une immense importance pour notre communauté, c’est officiellement la première fois que le nouveau conseil élu en 2021, verra le résultat de mes recherches et de mon travail », a annoncé Gino Carrier en guise d’introduction.
Mais cela n’aura pas suffi à infléchir la décision du conseil. Bien qu’à un moment il ait qualifié le travail de l’artiste d’extraordinaire, la raison invoquée par le maire Claude Duplain réside essentiellement dans la non acceptation de l’oeuvre par la nation Huronne-Wendat. Le maire n’a toutefois pas été en mesure de donner les raisons précises de ce refus par les Hurons.
La nation Wendat
« Dans un respect mutuel, nous vous avons dit que la toile doit être entérinée par la nation Wendat. Nous avons reçu une lettre comme quoi la nation Huronne-Wendat ne l’approuve pas », a énoncé le maire.
Celui-ci a poursuivi en affirmant que par respect pour la nation Wendat qui était ici bien avant nous, la Ville a mis un terme au projet.
« On ne dit pas que la murale n’est pas bonne », a dit M. Duplain, tout en reconnaissant que l’artiste avait le droit d’en disposer comme il le veut.
« Tous les gens de Saint-Raymond savent maintenant que mon oeuvre ne sera pas affichée sur le mur de l’aréna », écrit Gino Carrier sur sa page Facebook.
En conséquence de cette décision des autorités municipales, l’artiste est à la recherche d’un autre endroit afin de placer son oeuvre qu’il qualifie de projet plus grand que nous.
Le sens que l’artiste a conféré à cette toile dépasse en effet son imposante dimension de 4 pieds par 24. « Le résultat que je vous présente aujourd’hui est sans nul doute la version la plus grandiose jamais imaginée de notre évolution communautaire toujours aussi fleurissante et spectaculaire aujourd’hui », avait soutenu l’artiste lors de sa présentation.
Une véritable saga
Indépendamment de toute l’attention et les péripéties récentes autour d’elle, la toile épique de Gino Carrier est une véritable saga qui raconte tout un pan de l’histoire de Saint-Raymond.
Les métiers traditionnels comme ceux de coureurs des bois, de draveurs ou encore de pionniers du chemin de fer, pour ne nommer que ceux-ci, y sont imagés dans le majestueux paysage laurentien.
L’oeuvre pourrait se décrire comme une allégorie autour de l’importance de notre histoire et de nos origines.
Pour tous nos gens
Comme nouveau lieu d’exposition, Gino Carrier voudrait trouver un endroit public, bien qu’il pourrait s’agir d’un mur privé avec la vision nécessaire à sa juste appréciation.
« Je ne reculerai pas sur l’idée que j’ai fait cette murale pour tous nos gens, leurs parents et leurs grands-parents qui ont participé à l’édification de la paroisse et la ville de Saint-Raymond », écrit-il dans sa missive sur Facebook.
Diffusion
Pour assurer la plus grande diffusion possible de l’oeuvre, Gino Carrier propose des reproductions en plus petit format. Il offre son oeuvre en version réduite de 18 par 82 pouces sur des supports comme le coloplast, l’aluminium ou le vinyle.
L’artiste a conclu des ententes avec des entreprises et est en pourparler avec d’autres.
Par ailleurs, des commerces exposent déjà depuis quelques années d’autres oeuvres murales à caractère historique de l’artiste raymondois d’ascendance métis.