Ainsi, dans un récent discours, Paul Saint-Pierre Plamondon aurait eu, selon certains commentateurs, l’indélicatesse de hausser la voix. D’autres lui ont reproché de déroger à sa propre image, celle d’un homme doux et calme. Comme si la colère n’était pas la soeur jumelle de l’indignation ! Cessons cette comédie de vierges offensées ! La vérité c’est que PSPP n’a pas fait dans la dentelle parce que le sujet de son discours, l’assimilation du peuple québécois, ne s’y prêtait pas La vérité c’est que PSPP n’a pas parlé comme un politicien.
S’il a parlé sur un ton indigné c’est que son sujet soulevait l’indignation, Mais pour ceux et celles qui ont peur du contenu, on met les projecteurs sur la forme. Parce que le contenu n’était pas beau à voir ou à entendre. PSPP a parlé comme devrait le faire un prof. d’histoire : en ne se contentant pas d’effleurer les événements mais en les qualifiant et en établissant des liens entre eux et des liens avec le présent. Car le présent ne peut vraiment se comprendre que si on explore le passé dans toutes ses composantes, même celles qui déplaisent ou que certains voudraient oublier en les sacrifiant sur l’autel de la bonne entente,
Quand PSPP a décrit l’entreprise d’assimilation continue dont nous avons été victimes, il ne pouvait le faire avec un sourire et une voix douce. C’aurait été indécent de sa part. La vérité a ses exigences, même dans la façon de la dire. Il l’a très bien servie dans son désormais célèbre discours. On ne peut, en outre, reprocher à la vérité d’être trop vieille, comme l’ont fait certains analystes en ridiculisant l’évocation de la déportation des Acadiens, cette autre branche des Français d’Amérique.
Les villages brûlés, les terres volées, les exécutions des Patriotes, le rapport Durham et les interdictions de parler notre langue, puis, les institutions et constitutions imposées sont autant de moyens déployés pour faire de notre peuple une minorité comme toutes les autres qui se sont ajoutées au fil des siècles. PSPP n’a fait qu’établir le lien qui existe entre toutes ces tentatives passées de nous assimiler et celle mise en oeuvre par Justin Trudeau de sa politique démentielle en immigration, cette arme ultime pour accélérer cette assimilation. À nous d’en tirer la conclusion.