Vacances sous pression

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Par Nicolas Gaudreault
Vacances sous pression

Si l’été est censé être synonyme de détente et de recharger ses batteries, je crois que j’ai complètement manqué le mémo. Pourtant, je regarde ma boîte aux lettres assez régulièrement, par crainte d’avoir une nouvelle facture de cinémomètre mijotant dans ma case postale. Mais celle-ci est vide contrairement à mon agenda de vie. Je réalise que ma soif insatiable de profiter de chaque instant m’a poussé à me surbooker d’activités, transformant mon été en une course contre la montre. Moi qui m’étais mis au défi de courir un 10 kilomètres cet été, ça sera réussi avec ce marathon que deviendront les mois de juin, juillet et août.

Quand je pense au moment où j’ai rempli mon calendrier de concerts, d’un voyage en Europe, de petits road trips dans la province et le Maine ainsi que de nombreux festivals, c’était dans la noirceur de janvier. Et par noirceur, je parle bel et bien de la pénombre de 16 h 30, soit le comble de la déprime. La vie est si anémiante quand le soleil se cache avant que tu aies fini de travailler que tu ne peux que penser à tout ce que tu veux faire quand le soleil brillera 12 heures par jour à nouveau, non? Donc, je m’imaginais littéralement tout faire et je me suis littéralement tout booké. J’ai un weekend de libre (pour l’instant) et on dirait que j’ai déjà hâte à celui-ci.

En même temps, j’essaie de me convaincre que je fais la bonne chose en ce moment. J’ai 25 ans, je suis jeune et je suis en forme (si l’on oublie mes jérémiades et sévères flatulences après avoir ingéré quelconque produit laitier), donc c’est le moment de profiter de la vie et vivre tout plein d’expériences. J’ai le bonheur et le privilège d’avoir mon été de congé, de ne pas avoir d’enfant à torcher, de ne pas avoir de cour arrière à entretenir et de plates-bandes à désherber, ainsi que d’être libre. Alors, pourquoi ne pas vivre ma vie dans la voie rapide le temps de quelques canicules et d’une cinquantaine de piqûres de maringouins?

Et c’est là que mon portefeuille réplique et me remet rapidement à ma place d’un ton assez désobligeant. Il a quand même raison du moins. Je me demande comment les finances iront à la fin de l’été! Et je me demande également comment nous avons pu dialoguer.

Bref, cet été, j’aurai découvert qu’il est possible de transformer une saison de délassement en un véritable marathon. Écoutez-moi bien, parfois, le meilleur plan est de ne pas en avoir selon moi. Et si jamais vous voyez un garçon courir frénétiquement d’une activité à l’autre, avec un sourire épuisé aux lèvres, c’est probablement moi. Ah, puis si le gars semble avoir une permanente et un collier de coquillage, alors c’est moi à 100%. Passez me dire un petit coucou et je serai aux anges de me planifier un petit BBQ au bord de l’eau avec vous. Je n’apprendrai jamais, hein?  Bon été là!

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