Une crise de quelque nature qu’elle soit n’est jamais souhaitable mais lorsqu’elle survient, il faut la vivre et, si possible, la combattre. En bout de ligne toutefois, toute crise est porteuse de leçons. Et ces leçons donnent un sens à la crise. La crise climatique en est l’exemple actuellement le plus universel et nous aurons l’occasion d’y revenir souvent. Mais l’actualité des dernières années met en lumière une crise qui émane d’une démocratie qui en a toujours été le modèle et le symbole : les États-Unis d’Amérique.
Cette crise émane notamment de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2016. Permettez-moi ici une parenthèse : n’en déplaise à un lecteur qui m’a écrit récemment, des commentaires sur la crise américaine ont tout à fait leur place dans un journal régional comme le nôtre car, dans ce monde interdépendant, tout ce qui touche l’avenir ou la santé de la démocratie a un impact sur toutes les démocraties et sur la vie de leurs citoyens où qu’ils soient. Fin de la parenthèse.
Cette crise américaine est en train de vivre son dénouement et on peut d’ores et déjà en tirer des leçons. J’emploie le terme dénouement même si l’élection présidentielle n’aura lieu que dans 80 jours. L’auteur et artisan de cette crise, Donald Trump, souffre d’un tel déclin mental sévère que les journalistes qui viennent d’assister aujourd’hui à sa conférence de presse, parlent du candidat en utilisant unanimement des mots qui nous disent l’implosion de cet homme en direct à la télé. L’entrée en scène spectaculaire de Kamala Harris et de son colistier ont terrassé cet homme déjà mentalement instable.
Toute démocratie est fragile : il peut suffire d’un seul homme pour l’abattre lorsque certaines conditions sont réunies. Avec un système d’éducation public laissé à l’abandon, une grande partie de la population baignant dans l’ignorance et donc vulnérable, une presse guidée par l’appât du gain et donc profitant de tout comportement outrancier d’un populiste dont elle se fait le complice, une Cour suprême corrompue et un abandon des valeurs fondamentales fondées sur la défense du bien commun, tous ces éléments ont failli avoir raison de la démocratie américaine. Mais avec le sursaut démocratique d’une grande partie de la population. la joie et l’espoir semblent de nouveau au rendez-vous.