Garde-moi vivant, je travaille pour toi

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Par Gaétan Genois
Garde-moi vivant, je travaille pour toi
Norman Paradis porte le casque de réalité virtuelle. (Photo : Gaétan Genois)

« Ton texto était-il si important, tellement important que tu regardais même plus où t’allais. T’es rentré directement dans l’atténuateur d’impact. Quand je me suis retourné, j’avais le coeur qui me battait dans la poitrine. À la vitesse que t’allais, je serais mort. »

Ce témoignage est celui d’Éric, un des nombreux travailleurs de la construction qui oeuvrent sur les chantiers routiers.

Les statistiques de 2022 nous apprennent que 814 personnes ont été blessées, et que huit autres sont décédées à l’approche ou dans la zone d’un chantier routier au Québec.

Ce sont 80 % des accidents sur les chantiers qui sont causés par le comportement des conducteurs.

Depuis le 22 avril, plus d’une quinzaine d’activités de sensibilisation ont été tenues à travers le Québec par le Syndicat de la fonction publique SFPQ. La réalité virtuelle est utilisée afin de démontrer le danger extrême que peut représenter le mauvais comportement des conducteurs qui en passent trop près.

À la halte Cap-de-Pierre

Le 15 août, une telle activité de sensibilisation avait lieu à la halte routière Cap-de-Pierre sur l’autoroute 40 à Saint-Augustin-de-Desmaures.

Norman Paradis est président de la région Québec Chaudière-Appalaches du Syndicat de la fonction publique.

« Aujourd’hui, c’est pour sensibiliser la population aux risques que nos travailleurs et travailleuses vivent sur les chantiers routiers à tous les jours », explique-t-il.

Wow ! Maintenant je comprends

Vitesse et insultes sont deux des réalités vécues par ces travailleurs.

L’opération vise donc à sensibiliser les gens avec un casque virtuel afin qu’ils comprennent les risques inhérents au travail le long des autoroutes. « Pour que les gens puissent dire par la suite, wow !, maintenant je comprends ce que les travailleurs vivent, pourquoi je dois ralentir à 70 et pourquoi c’est rendu à 50», ajoute M. Paradis.

Surpris des insultes

« C’est une personne après l’autre », commentait Norman Paradis au moment de notre visite. Depuis le début de l’activité à 10 heures, plus d’une dizaine de personnes avaient coiffé le casque virtuel.

Les gens sont surpris des insultes qu’ils reçoivent et qui représentent vraiment la réalité. Ils réalisent que les véhicules circulent trop près d’eux et à haute vitesse.

Le président Québec Chaudière-Appalaches du SFPQ entouré de son équipe. Photo : Gaétan Genois 

Sensibilisation

« Tous les ans, on fait des représentations pour sensibiliser la population, précise Norman Paradis. Cette année, on a une campagne publique avec Gardez-moi en vie, qui passe à la télé et sur le web. Les gens peuvent aller voir les travailleurs. Ce ne sont pas des comédiens, mais vraiment des gens qui vivent et expliquent cette réalité ».

On demande donc aux gens de les garder vivant. Ces travailleurs et travailleuses ont des familles et entrent à la maison le soir comme tout le monde.

Réalité virtuelle

Le SFPQ a mandaté la firme québécoise Etherlab afin de reproduire une expérience réaliste permettant de chausser les bottes d’un ouvrier qui est à quelques centimètres des véhicules en mouvement.

La campagne présente également des témoignages vidéo de membres du SFPQ qui ont frôlé la mort en travaillant.

Voyez les vidéos de réalité virtuelle de cette campagne de sensibilisation au youtube.com/watch?v=tS6gaAtEcFA

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