Le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) de Deschambault-Grondines procède à la construction d’une ferme porcine de recherche à la fine pointe de la technologie. Adaptation aux changements climatiques, alimentation et innovations sont au cœur de la prospérité de cette filière.
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne et le député de Portneuf, Vincent Caron, étaient présents à Deschambault-Grondines afin de dévoiler une participation financière de 6 323 994 $ au projet. « C’est une annonce qui est significative pour le secteur porcin. Quand on parle de l’importance de la diversité de nos modèles, le développement de la génétique, l’alimentation des animaux, les activités de transformation, tout cela contribue de façon importante à la prospérité de nos secteurs bioalimentaires. Il faut se renouveler et être prêt à innover », a déclaré le ministre Lamontagne.
Évaluée à plus de 7 millions de dollars, la nouvelle ferme permettra au CDPQ d’acquérir et d’analyser en continu des données sur les porcs et les conditions d’ambiance à la ferme. Photo : Stéphane Pelletier
Alimentation de précision
Évaluée à plus de 7 millions de dollars, la nouvelle ferme permettra au CDPQ d’acquérir et d’analyser en continu des données sur les porcs et les conditions d’ambiance à la ferme. « C’est important des montants comme ceux que l’on investit aujourd’hui pour vous accompagner dans la durabilité et pour faire en sorte que cette industrie demeure une industrie de laquelle on est fier. Cela vient aussi appuyer l’essor économique régional et la réussite de nos entreprises », a indiqué le député Caron.
Selon des protocoles expérimentaux rigoureux, les chercheurs pourront assurer le développement de connaissances dans plusieurs secteurs tels que l’alimentation de précision, la régie d’élevage, la santé et la biosécurité, la génétique et le bien-être animal. « Cette construction est stratégique pour le CDPQ parce qu’elle va nous permettre de réaliser des projets de recherche des porcelets naissants jusqu’à l’abattoir où l’on va pouvoir prendre les mesures de carcasses. Le principal créneau de recherche dans la présente infrastructure portera sur l’alimentation de précision. C’est, en effet, stratégique parce que 60 % des coûts de production sont liés à l’alimentation des porcs en engraissement », a souligné Francis Pouliot, responsable du projet au CDPQ.
Le nouveau bâtiment commence à prendre forme. Photo : Stéphane Pelletier
Environnement contrôlé
Cette nouvelle ferme de recherche porcine pourra loger 192 porcelets et 684 porcs en engraissement. « Les petits porcelets vont arriver ici à six kilos et vont quitter pour l’abattoir à 130 kilos. On va couvrir l’ensemble des étapes de la production dans nos infrastructures au niveau de la production porcine dans un environnement contrôlé. Tout cela dans un contexte de bâtiments qui représentent la réalité des éleveurs de porcs », a précisé M. Pouliot.
Actuellement en construction, le nouveau bâtiment offrira une surface d’une largeur de 86 pieds et d’une longueur de 200 pieds. Il remplacera la Station d’évaluation des porcs de Deschambault, laquelle comptait plus de 30 ans d’utilisation. Cette dernière sera rénovée pour accueillir des bureaux des douches et une salle de mélange d’aliments. D’ailleurs, les deux bâtiments seront reliés par un corridor de pieds.
En plus des salles de pouponnière et d’engraissement, la nouvelle station comprendra un corridor d’observation et des salles Bioclim, afin de permettre aux chercheurs de trouver des solutions pour faire face aux épisodes de chaleur et canicules qui sont de plus en plus fréquentes et longues en été. « Ce sont huit petites salles qui vont loger 12 porcs. On va être capable de contrôler la température, l’humidité, la vitesse d’air, pour simuler des canicules, et l’on va essayer différentes techniques pour rafraîchir les animaux », a expliqué M. Pouliot.
Répercussions à la ferme
Le président des Éleveurs de porcs du Québec, Louis-Philippe Roy, a confirmé que ces recherches vont rapidement aider les éleveurs dans leur quotidien ainsi qu’à faire les bons investissements pour le futur. « Le secteur a vécu beaucoup de situations difficiles dans les dernières années. Cette annonce, c’est positif. On est sur un bâtiment d’avenir où l’on va être capable d’avoir, à la ferme, des répercussions qui vont nous aider sur l’efficacité, la compétitivité et le coût de production également », a-t-il laissé savoir.