Les artisans du film Le Grand Vide étaient de passage au Cinéma Alouette de Saint-Raymond le 20 septembre à l’occasion de la première projection. Le réalisateur Jessy Dupont et les comédiens et comédiennes, Jean Drolet Louise Portal et François Léveillée étaient présents pour rencontrer les spectateurs.
Premier long-métrage en français pour le réalisateur et producteur Jessy Dupont, Le Grand Vide est un road movie qui se déploie des Chaudière-Appalaches jusqu’aux confins de l’Acadie. Les protagonistes parcourent des centaines de kilomètres à travers l’Amérique française. « C’est l’histoire d’un père (Elliot, interprété par Jean Drolet) qui n’a pas vu son fils depuis 20 ans. Sa femme (Béatrice, interprétée par Louise Portal) le met au pied du mur pour qu’il le retrouve. Il apprend que son fils est à Halifax, il prend la route et il rencontre Bourk, un Acadien avec qui il se lie d’amitié », résume le réalisateur. Cependant, Elliot est un ébéniste-retraité aux prises depuis longtemps avec l’alcoolisme. « Le Grand Vide, c’est que le personnage principal est suicidaire et il veut comme se tirer dans le vide. Il est aussi alcoolique. Donc, le vide de l’alcoolique et le grand vide de la perte de son fils », ajoute-t-il.
Le réalisateur Jessy Dupont ainsi que Louise Portal François Léveillée et Jean Drolet sont montés sur la scène du Cinéma Alouette afin de présenter leur vision du film. Photo : Stéphane Pelletier
François Léveillée
« C’est un film qui tient la route. C’est un sujet qui me touche particulièrement parce que j’ai été porte-parole pour la Fondation Le Grand Chemin qui vient en aide aux gens qui ont des problèmes de consommation et de jeu compulsif. C’est un sujet dont on ne parle malheureusement pas assez souvent. Je remercie Jessy parce qu’il a eu le courage de le faire », laisse entendre François Léveillée qui interprète le frère d’Elliot. Il se dit également très reconnaissant de pouvoir enfin aborder le répertoire dramatique.
Louise Portal
Louise Portal est seulement présente dans quelques scènes, mais elle remplit pleinement l’écran. « Maintenant, j’essaie d’accepter des choses qui viennent vraiment m’interpeler. Il faut que ça s’inscrive dans quelque chose qui est important pour moi. J’ai aimé incarner Béatrice. C’est là que l’on voit qu’il n’y a pas de petit rôle. Il y a des rôles qui sont porteurs de beaucoup d’émotion et c’est le cas de ce personnage », déclare-t-elle après la séance.
Jean Drolet
Le film de Jessy Dupont traite abondamment de la langue française. Il aborde également les cultures autochtones, notamment la langue Wolastogey qui n’est pratiquement plus parlée au Québec. « Quand j’ai reçu le scénario, j’étais stupéfait parce que ce sont toutes des réalités de la vie que l’on vit au quotidien. Il faut mettre de l’eau dans son vin pour arriver à régler un problème. Des problèmes de société, il y en aura toujours, et des solutions, il y en aura toujours. Il y en a quelques-unes que l’on peut relater dans ce film. Le chemin des personnages va se croiser et ils vont s’entraider », explique l’interprète d’Elliot, Jean Drolet.
Le Grand Vide est un voyage au cœur de l’Amérique française. Photo : Offerte par Lumière Libre Cinéma
Jessy Dupont
Jessy Dupont a écrit, réalisé et produit Le Grand Vide. « L’alcoolisme et la dépendance à la drogue sont présents dans le film. Quand j’habitais à Vancouver, il y avait des itinérants un peu partout. Il y en a un que j’aidais et je lui donnais parfois un peu d’argent. Plusieurs années plus tard, je l’ai recroisé et il m’a dit : je m’en suis sorti. Il était bien habillé. Il s’était remis sur pied. Il ne consommait plus et il n’était plus dans la rue », raconte-t-il en laissant entendre que cette expérience a influencé son scénario.
