En janvier 2023, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a amorcé des consultations publiques relatives aux plans d’aménagement forestier 2023-2028. Or, l’un de ces plans identifiait trois secteurs du Parc naturel régional de Portneuf où pourraient se faire d’éventuelles coupes forestières, et ce, sans que le ministère n’ait consulté l’organisation du parc.
Dans ce contexte, les responsables du parc − tout comme la MRC de Portneuf ainsi que des citoyens et des villégiateurs −, avaient manifesté leurs inquiétudes quant aux coupes d’arbres qui auraient pu porter atteinte à des secteurs sensibles comme ceux du lac Carillon et du lac Montauban. Finalement, le ministère a accepté de différer la planification forestière de ces secteurs et de mettre en place un comité de travail composé de représentants du parc, de la MRC, dudit ministère et d’entreprises forestières locales.
Fructueux comité de travail
En entrevue avec le Courrier, Sébastien Perreault − directeur général (DG) du Parc naturel régional de Portneuf −, rappelle d’abord qu’il n’y a pas eu de coupe forestière dans le parc depuis 2011. Il s’empresse d’ajouter que son organisme » n’est pas contre la foresterie, car le bois est une ressource renouvelable qui a la particularité de capter le carbone et qui fait travailler des gens en région. On est donc loin de s’opposer à la foresterie, mais, ce que l’on voulait, c’était de réfléchir avec le ministère à savoir où, comment et quand on effectue la récolte « . Au bout du compte, M. Perreault considère que les échanges dans le comité ont été très fructueux et qu’ils vont permettre d’éviter des actions nuisibles sur le plan environnemental.
À titre d’information, précisons que les forêts jouent un rôle crucial dans la capture du carbone et la réduction du réchauffement climatique. En effet, les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO₂) de l’atmosphère pour produire de l’oxygène et de la biomasse (bois, feuilles, etc.) grâce à la photosynthèse. Ce processus emmagasine le carbone dans les arbres et les plantes.
Lac Carillon
Le secteur du Lac Carillon a été retiré de l’actuel plan d’aménagement forestier parce qu’il présente beaucoup de sensibilités sur le plan écologique. » On voyait mal une grosse machine de récolte forestière et des camions entrer dans cette forêt pour y construire des chemins. Ça aurait été un désastre total. Pour nous, c’était inacceptable qu’il y ait là des coupes forestières. » Le DG du parc rappelle qu’il s’agit d’une magnifique forêt où l’on retrouve beaucoup de villégiateurs, et ce, depuis le début des années 1980. » Les baux de villégiature attribués à cette époque devaient se situer à plus de 600 mètres du lac. Il y avait donc, déjà à l’époque, un souci pour préserver cet environnement « .
Sébastien Perreault, directeur général du Parc naturel régional de Portneuf. Photo : Offerte par Sébastien Perreault.
Lac Montauban
En ce qui concerne l’environnement du lac Montauban, il y aura de la récolte forestière. Il est question de coupes de jardinage, c’est-à-dire d’une coupe partielle qui pourrait s’effectuer en 2026 ou à la fin de 2025. Toutefois, la version finale des plans de coupe n’est pas encore complétée.
Lac Long
Pour ce qui est de la zone du lac Long, les représentants du parc contribuent actuellement à la réflexion des chercheurs, à savoir comment elle pourrait être mise en culture rentable pour la récolte forestière. Pour l’instant, tout ce que l’on y retrouve, c’est du bois de pulpe qui pourrait servir à fabriquer de la pâte à papier, mais pas du bois de sciage. » Les chercheurs se penchent sur la possibilité d’y introduire de nouvelles espèces comme le chêne ou le pin blanc « , précise Sébastien Perreault.
Enfin, monsieur Perreault termine l’entrevue en affirmant » qu’au Parc naturel régional de Portneuf, on désire cultiver la forêt comme si c’était la forêt dont notre grand-père prend soin pour ses petits-enfants « .