La municipalité de Rivière-à-Pierre se relève d’un choc après l’annonce de la fermeture de l’usine Polycor. La direction de la compagnie d’extraction de pierres naturelles a laissé tomber l’information dans un communiqué de presse la semaine dernière.
La nouvelle a jeté une véritable douche froide sur la communauté ripierroise. « On a 51 employés qui vont perdre leur travail d’ici au 13 décembre. Il y en a entre 12 et 15 de Rivière-à-Pierre. Les autres, c’est Saint-Léonard, Saint-Raymond et Notre-Dame-de-Montauban. Pour un petit village de 625 habitants, c’est très gros », laisse entendre la mairesse de Rivière-à-Pierre, Danielle Ouellet.
La mairesse Danielle Ouellet ne baisse pas les bras. Photo : Stéphane Pelletier
Des impacts
Dans son communiqué, Polycor dit vouloir fermer deux usines afin de restructurer ses activités. « L’investissement de Polycor créera 30 nouveaux emplois à Saint-Sébastien-de-Frontenac et permettra de consolider les activités manufacturières des sites de Rivière-à-Pierre et d’Ogden vers les installations de Saint-Sébastien-de-Frontenac. Polycor s’est engagé à offrir aux employés touchés la possibilité de se relocaliser ou de les accompagner à se repositionner sur le marché du travail dans leur propre région. Les fermetures sont prévues à la mi-décembre 2024 », peut-on lire.
« Il y a une soixantaine d’emplois directs, mais on ne sait pas comment il va y en avoir d’indirects. Il y a beaucoup de sous-traitants qui faisaient affaire avec Polycor. Parmi ceux-là, il y en a plusieurs qui viennent de Rivière-à-Pierre. Donc, il risque d’avoir d’autres mises à pied qui sont indirectement liées à la fermeture de Polycor », affirme le directeur général de la municipalité, Michel Pelletier.
» C’est tombé comme un coup de masse sur la tête « , affirme le député Vincent Caron. Photo : Stéphane Pelletier
Réactions des députés
« C’est une gifle au visage de cette municipalité qui travaille très fort. Je suis malheureusement très surpris de la façon dont ça a été fait. J’ai fait des représentations, pour pouvoir parler aux gens de Polycor, pour voir les raisons et s’il y avait des possibilités de reporter ou d’explorer différentes avenues. On a tenté de communiquer avec la compagnie Polycor et malheureusement, on n’a jamais eu de retour d’appels. Je tends la main à la municipalité pour explorer les différentes possibilités, soit de relance, soit de transformation, soit de récupération. Je suis là pour les aider », laisse savoir le député de Portneuf-Jacques-Cartier, Joël Godin.
« C’est tombé comme un coup de masse sur la tête. C’est sûr que c’est une décision économique de l’entreprise à laquelle on ne s’attendait pas. Je vais continuer d’accompagner la municipalité pour essayer de trouver des solutions. Je veux être à côté des gens de Rivière-à-Pierre pour traverser cette nouvelle épreuve », déclare le député de Portneuf, Vincent Caron qui a lui aussi tenté de rejoindre les dirigeants de Polycor sans succès.
L’annonce de cette fermeture survient seulement deux ans après celle d’un appui de près de 100 millions de dollars de la part d’Investissement Québec. « À l’époque où l’on a accordé de l’aide financière à l’entreprise, ce n’est pas ce qui était inscrit dans les plans. J’ai eu la garantie que le plan, ce n’était pas ça du tout. Le plan, c’était de consolider l’entreprise, de l’aider dans sa modernisation. C’est certain que du côté du gouvernement, on va essayer d’accompagner du mieux que l’on peut les gens qui vont perdre leur emploi », ajoute le député Caron.
La suite
Par ailleurs, la mairesse de Rivière-à-Pierre veut agir rapidement pour trouver des solutions. « J’ai parlé avec Vincent Caron et j’ai aussi parlé avec Joël Godin. Il me reste à contacter Polycor pour voir s’il y a d’autres pistes de solution. La Municipalité va faire tout ce qui est en son pouvoir pour essayer de donner des services à la population, à ces travailleurs. On va voir, dans les prochains jours et les prochaines semaines, ce qui est possible de faire et jusqu’où l’on peut aller en tant que municipalité. On n’a pas tous les pouvoirs. On parle de former très rapidement un comité avec les deux paliers de gouvernement et la MRC pour voir aux pistes de solutions. On va aussi voir avec Polycor pour les impliquer », explique-t-elle. Au moment d’écrire ces lignes, le groupe Polycor n’avait pas répondu à nos questions.