Après approximativement 15 ans d’absence, le Festival du Lin de Saint-Léonard-de-Portneuf était de retour les 20, 21 et 22 septembre pour une édition 2024. Le but était de partager le savoir et les traditions des personnes qui cultivaient et transformaient le lin dans le passé.
Mathieu Fecteau, président du comité Saint-Léonard Festif, fait partie de ceux qui ont expliqué aux curieux comment fonctionnait la transformation du lin à l’époque. Le site était divisé en plusieurs stations où chacune des étapes était expliquée par un bénévole.
Résidus de paille et de graines de lin. Photo : Danick Julien
La graine de lin
Comme les cultivateurs de l’époque récoltaient le lin chaque année, il était très important de cueillir et de conserver les graines de lin. Selon Mathieu Fecteau, le lin prend environ 100 jours avant d’arriver à maturité.
Au départ, la graine de lin était semée à la volée au printemps afin d’être récoltée à la fin de l’été. Il s’agit, évidemment, de la première étape menant à la transformation de cette ressource.
La deuxième étape consistait à récolter les graines afin d’être prêt pour l’année suivante. Pour ce faire, nos ancêtres battaient le lin à l’aide d’un fléau. Il fallait réussir à libérer les graines de la caboche.
Une fois cette étape accomplie, les cultivateurs se retrouvaient avec des graines de lin et des résidus de paille. La troisième étape était donc nécessaire pour se départir de la paille. Il s’agit du vannage. En envoyant le tout dans les airs à l’aide d’un grand panier plat et large, le vent s’occupait de séparer la paille du grain comme elle était plus légère.
Le public au rendez-vous pour apprendre la transformation du lin. Photo : Danick Julien
La fibre
Une fois la graine retirée, il fallait séparer la fibre du lin de la paille. Encore une fois, plusieurs étapes étaient nécessaires pour garantir la pureté de la fibre. Au début du processus, le lin était broyé. Par la suite, il était teillé. Cette action consiste, à l’aide d’un moulin flamand, à fouetter le lin, ce qui séparait davantage la fibre de la paille. Par la suite, on peignait la fibre pour la rendre fine et soyeuse. Elle était alors prête au filage.
Une bénévole opère un rouet. Photo : Danick Julien
Le filage
Probablement l’étape la plus connue du processus de transformation, le filage se faisait à l’aide d’un rouet. Le mécanisme, simple à utiliser, accomplissait deux actions en même temps. En effet, elle torsadait les fibres en plus de créer la fameuse bobine de lin.
C’est une fois le fil complété qu’il était possible de créer des vêtements ou d’autres produits dérivés en lin. À Saint-Léonard, le groupe des fermières détient ces connaissances. Les Fermières était d’ailleurs présentes lors du Festival du Lin pour faire connaître leur savoir.