Novembre 1887 à Saint-Casimir. L’école de l’arrondissement numéro 1 (rive nord) était devenue trop petite pour le nombre d’enfants toujours grandissant. Le 6 novembre, il est résolu d’ériger une école de deux étages de 50 pieds sur 36. Mais ce projet ne fut jamais réalisé, car on avait entrepris des pourparlers avec une communauté religieuse pour y diriger un couvent.
Le 27 novembre, il est résolu de construire une nouvelle école prête pour le 1er septembre 1888. Mais le projet est retardé. Le Dr Louis-Télesphore-Eugène Rousseau, mandaté pour trouver une communauté religieuse, n’en avait trouvé aucune prête à venir diriger l’école.
Le 29 janvier, le Dr Rousseau annonce à l’assemblée des commissaires que les Sœurs de la Providence de Montréal viendraient diriger l’école, mais à certaines conditions. Le 4 mars, les Sœurs exigèrent des amendements que les commissaires refusèrent à leur réunion du 11 mars.
Les discussions s’annonçaient mal, mais les choses finirent par s’arranger. Quelques mois plus tard, le Dr Rousseau et le commissaire Joseph Ricard étaient autorisés à finaliser les arrangements avec les Sœurs de la Providence.
Le 18 novembre, la Fabrique cède à la commission scolaire un terrain d’un arpent et demi de front par sept de profondeur, pour l’usage des Sœurs de la Providence. Le 20 janvier 1889, la ratification de l’entente avait lieu devant le notaire Lacoursière, avec des conditions bien précises, dont l’obligation pour les commissaires de payer 3 000 $ pour la construction du couvent.
Garçons et filles
En outre, il fut entendu que les garçons fréquenteraient l’école jusqu’à 14 ans, et les filles jusqu’à 16 ans. Le couvent de pierre de cinq étages reçut le nom de Sainte-Philomène, une sainte en qui le curé Guertin vouait une grande confiance.
Le 23 juin 1890, le Cardinal Taschereau vint lui-même bénir la nouvelle maison à laquelle on conférait les fonctions d’école et d’hospice. Le 31 juillet, le Couvent accueillait six religieuses et une tertiaire.
L’année scolaire 1950-51. Photo : Saint-Casimir 1847-1997
L’électricité
En juin 1891, le personnel comprend sept religieuses, deux tertiaires, trois orphelins, 48 internes, 192 externes et deux dames pensionnaires. En juin 1891, l’électricien Huot, de Québec, installe l’éclairage à l’électricité. Les grands vents de mai 1891 causent pour 2 000 $ de dégâts sur la toiture.
En novembre, l’institution connaît ses premiers succès scolaires grâce à quatre diplômes avec distinction.
Messe et mariage
À Noël 1898, on célèbre une première messe de minuit dans la chapelle du Couvent. Le 6 janvier, on y célébrait un mariage par faveur exceptionnelle, celui de jeune notaire Grandbois.
Au terme de l’année scolaire, on compte 62 internes, 220 externes, et deux auxiliaires laïques pour assurer une meilleure surveillance des élèves.
Les religieuses s’étaient engagées à donner l’instruction aux garçons jusqu’à leurs 14 ans. En 1908, l’accroissement de la population et les progrès de la société créent le besoin de donner aux garçons une école où ils pourront continuer leurs études.
Un nouveau contrat
Un nouveau contrat est signé pour l’éducation des filles seulement. Le départ des 160 garçons pour l’Académie commerciale des Frères de l’Instruction chrétienne laisse un grand vide et une situation précaire pour l’institution.
L’organisation de pièces de théâtre, de bazars et de parties de cartes, en plus de l’aide de nombreux bienfaiteurs, permettent à l’institution de poursuivre son œuvre.
C’est le 21 juin 1962 que prit fin l’œuvre éducationnelle du Couvent de Saint-Casimir avec la construction de l’école centrale, qui venait regrouper toute la vie scolaire de Saint-Casimir en un seul édifice.
D’après Saint-Casimir 1847-1997, Le Couvent de Saint-Casimir, par Nicole Tessier.