Dans une entrevue de près de 40 minutes qu’il a accordée au Courrier de Portneuf, le maire Claude Duplain (accompagné du conseiller Benoît Voyer) dit s’inquiéter pour l’économie de Saint-Raymond si le dossier de la motoneige ne se règle pas avant le début de la saison.
« Le problème est parti d’une zec qui charge des droits d’entrée sans parler à la ville, sans parler à personne et met ça drette là demain matin ». C’est avec cette expression colorée que le maire Claude Duplain débute son récapitulatif de la saga de la motoneige à Saint-Raymond.
Au départ, il s’agissait de droits d’entrée pour tout le monde, explique-t-il. Ça a levé un tollé chez les propriétaires fonciers qui disent : « Moi ça fait 50 ans que je laisse passer les motoneiges sur mon terrain gratuitement, les propriétaires de chalet à la zec passent sur mon terrain et là la zec me dit, demain matin, sans consultation, maintenant tu vas payer quand tu viens chez nous. »
Le réseau zec embarque dans le dossier en disant que même les clubs de motoneige devraient payer un droit pour passer sur la zec. « C’est le deuxième problème que ça soulevait », dit le maire.
Reste un 2e problème
Le dossier se transporte au niveau provincial. Le ministre Benoît Charest, au courant du dossier, demande au réseau zec et à la Fédération de clubs de motoneigistes de s’entendre.
La zec Batiscan-Neilson admet que le club de motoneige investit un montant annuellement pour maintenir le sentier fédéré qui passe sur son territoire. On prend arrangement pour régler ce problème.
« Le problème est réglé pour ceux qui passent dans le sentier fédéré, poursuit le maire, mais quand tu sors, il faut que tu paies. Tu n’as pas le droit de sortir du sentier fédéré, et ça ne règle pas notre problème de base où on s’est embarqué. »
Une économie importante
Pourquoi la Ville de Saint-Raymond s’est-elle impliquée dans ce problème ? « Moi je ne regarde pas si les gens peuvent faire de la motoneige ou pas, énonce Claude Duplain. Je regarde l’économie de la motoneige à Saint-Raymond, de ceux qui viennent de Saint-Raymond et ceux qui viennent d’ailleurs. C’est une économie très importante ».
Le maire soutient que sans entente, des commerces vont fermer à Saint-Raymond. Les demandes de rencontre avec le conseil d’administration de la zec n’a pas porté fruit, et, selon le maire, seule une rencontre peu fructueuse avec l’exécutif a eu lieu, avec lui et le conseiller Benoît Voyer représentant la Ville.
« Ils vont barrer »
« Les propriétaires terriens qui ont été très agressif l’hiver dernier, ont pris vacances de ça pendant l’été, sachant que nous on travaillait politiquement. Là on arrive à l’automne et la seule chose qu’on a réussi à régler est l’entente signée (le 7 novembre) entre la zec et le Club motoneige. Mais le problème n’est pas réglé, dénonce le maire. Même si le club peut passer gratuitement, la zec va continuer à charger à tout le monde (hors du sentier fédéré) et les propriétaires terriens vont barrer leur entrée, ils vont barrer le passage des motoneiges. »
Benoît Voyer renchérit : « Ils vont barrer pour se rendre à la zec et vont barrer Saint-Raymond en même temps. »
« Si tu ne viens pas dans le centre-ville, commentent les deux élus, tu ne te sers plus du pont qu’on a construit au coût d’un million, les Haute-Matawinie (location de motoneige) de ce monde ont investi des millions, le Roquemont a aussi investi des millions. Ça ne sera même plus atteignable. »
Minuit moins une
« On est rendu à minuit moins une », déplore le maire. La Ville de Saint-Raymond souhaite donc une entente définitive au plus vite, ou tout au moins une entente temporaire en attendant un dénouement définitif.
Mentionnons que lundi, le maire recevait un groupe de propriétaires terriens à l’hôtel de ville pour discuter de la question.