Tous les enfants du Québec ont le droit absolu de l’accès au savoir. Le savoir est le fruit de l’évolution des connaissances et celles-ci sont le résultat des recherches scientifiques. Le savoir n’a pas à se préoccuper des croyances. Celles-ci n’ont de place que dans les cours d’histoire où l’on apprend comment nos ancêtres vivaient et pensaient quand la science d’alors était muette et qu’il fallait aux hommes des réponses à des questions parfois angoissantes. C’est ainsi que les enfants ont appris pendant des siècles que la terre qui était plate avait été créée en sept jours par un vieux monsieur qui s’est reposé le septième jour.
Le créationnisme que je viens de décrire n’a pas sa place à l’école même si certaines personnes continuent d’y croire. Ce n’est même pas une hypothèse. Le véritable problème que rencontrent les croyants est le suivant : si une partie des livres saints (Bible, Coran, Torah) s’avère infondée ou contredit par la science, qu’en est-il des autres parties de ces livres ? Se pourrait-il, par exemple, que l’ouverture des eaux de la mer rouge ait été inventée pour démontrer la toute-puissance de Moïse et donc de son Dieu et donc de l’élection par Dieu du peuple juif ? Se pourrait-il que les disciples de Jésus aient raconté que celui-ci pouvait marcher sur l’eau pour impressionner les pauvres païens de l’époque ?
On voit comment, certaines personnes, devant la fragilisation de leurs croyances, ont tellement peur de la science. Jusqu’à en interdire l’enseignement à l’école. Cela nous paraissait dorénavant impensable jusqu’à ce qu’on apprenne que dans 17 écoles du Québec, nos enfants soient à la merci d’enseignants qui leur empêchent l’accès au savoir scientifique allant jusqu’à introduire en classe leurs croyances.
La laïcité est un bouclier contre les croyances religieuses de toutes origines tout en étant un principe de protection des croyances pour les croyants. Toute personne a le droit à ses croyances, mais l’école est un sanctuaire aux barrières infranchissables pour la propagation des croyances. Tous les enfants du Québec, quelle que soit la provenance de leurs parents ont le droit d’accès à ce sanctuaire et au savoir. Toute personne qui n’accepte pas ce principe fondamental des droits de l’enfant n’a pas sa place parmi nous. C’est non négociable.