L’artiste en art textile contemporain de Deschambault-Grondines, Carole Baillargeon traverse à nouveau l’Atlantique pour présenter deux ensembles d’œuvres à Roubaix, en France. L’exposition Paysages textiles québécois, qui se tient à La Manufacture, musée de la mémoire et de la création textile, fait également découvrir l’artiste montréalaise Louise Lemieux Bérubé.
Depuis le 2 décembre et jusqu’au 12 mars, les installations textiles immersives Je rêve d’être un arbre de Mme Bérubé et Hiver, paysages-vêtements de Mme Baillargeon, invitent les visiteurs à expérimenter leurs propres relations au territoire. En marge de l’exposition principale, Carole Baillargeon présente 32 œuvres tirées de son corpus Ainsi…
« Pour moi, c’est mon premier solo à l’étranger. J’ai fait beaucoup de participations à l’international, mais toujours dans le cadre d’événements ou de collectifs. Je suis très contente », indique celle qui a notamment participé à des symposiums en Pologne, en Slovaquie et en Autriche.
Les œuvres présentées allient métiers d’art, arts visuels, artisanat et scénographie. Elles font écho à l’abondance des techniques utilisées ainsi qu’aux traditions et aux coutumes développées au fil de tout processus d’occupation du territoire. « Pour sa clôture, notre exposition sera de la programmation de la foire d’art Hors les murs de Lille UP, la plus grande foire d’art contemporain en France, après celle de Paris », souligne Carole Baillargeon.
Hiver, paysages-vêtements
L’installation Hiver, paysages-vêtements fait écho aux souvenirs d’enfance et aux observations personnelles de la neige et de la saison hivernale de l’artiste. Intitulées Blizzard, Les grands froids, Randonnée en forêt, Givre, Tempête, Pris au piège, Neige scintillante, les dyades de couvertures et de couvre-chefs sont autant d’évocations des hivers québécois puisées à même ses expériences personnelles. Carole Baillargeon s’inspire dans sa démarche artistique, de la condition humaine et de sa capacité de résilience et à s’adapter notamment aux contraintes de l’environnement et aux particularités apportées par les saisons. « C’est un hommage à l’hiver qui est à la fois paysages et vêtements », indique-t-elle.
Ainsi…
La commissaire de La Manufacture, Marie-France Bégis, désirait également intégrer le corpus Ainsi.. à la visite du musée de Roubaix, qui est une ville industrielle axée sur le textile. « Ainsi… est un projet qui a été amorcé en 2014, à la faveur de l’édition de la Biennale internationale du Lin de Portneuf en 2015, dont le titre était Travail et Mérite », mentionne Mme Baillargeon.
Au centre de cette démarche, se trouve une réflexion sur l’humain vu à travers la trajectoire du textile à laquelle s’ajoute un intérêt marqué pour l’histoire des savoir-faire en lien avec le textile et la symbolique des matériaux. « On ne réalise pas à quel point, à notre époque, il y a un virement important des modalités de travail avec l’automatisation. Les savoir-faire disparaissent et cette image des outils qui sont emballés, donc inutilisables, c’est une métaphore de ces travailleurs qui sont un peu laissés de côté », résume-t-elle.
Artiste rayonnante
Installée à Deschambault-Grondines en bordure du fleuve Saint-Laurent, Carole Baillargeon évolue sur la scène des arts visuels et des métiers d’art d’expression depuis 1988. Son travail rayonne par le biais de nombreuses expositions et par l’art public, tant au Québec que dans le reste du Canada et à l’international. Ses œuvres font partie des collections permanentes de plusieurs musées canadiens.