Une délégation portneuvoise est récemment revenue du Salvador, où elle a exploré quelques enjeux relatifs à la biomasse avec les intervenants locaux.
Un exemple justifie cette présence dans le plus petit pays d’Amérique centrale : « Eux, ils ont des villages isolés qui voudraient se brancher électrique, mais compte tenu qu’on est en montagne, c’est très dispendieux d’aller porter des lignes électriques. »
L’explication est de Jean-Pierre Naud, président de la Chambre de commerce de l’Ouest, mais aussi du Centre provincial d’expertise en énergie biomasse Desjardins. On fait donc le rapprochement. L’énergie biomasse est toute désignée comme solution.
Ce sont d’ailleurs les Salvadoriens qui ont fait appel à l’organisation fondée et présidée par M. Naud, qui est basée à Saint-Marc-des-Carrières.
La délégation portneuvoise composée de Sylvain Naud, propriétaire de Charbon de bois Feuille d’érable, présent à titre de producteur d’énergie, Alain Blanchette, d’Accès travail Portneuf, Dora Sheny Canizales, de Voyages sans frontières et derrière la caméra, Aubert Tremblay, qui a réalisé un reportage pour CJSR.
Biomasse et savoir-faire
« Ils ont beaucoup de biomasse et nous on a du savoir-faire. C’est gagnant-gagnant, parce qu’on peut s’échanger la connaissance. Ça a été très constructif », soutient Jean-Pierre Naud.
Pour montrer le sérieux de la visite, M. Naud explique que la délégation a eu droit à un guide, un interprète, et même à l’hébergement. Une personne de l’ambassade du Canada a accompagné le groupe toute la semaine. Sauf pour les deux nuits passées à El Salvador, ils ont voyagé de village en village.
« On a parlé de biomasse, mais on a aussi parlé d’échange commercial, de main-d’œuvre, d’immigration et on a aussi abordé le volet touristique. Ils ne maîtrisent pas bien la production d’électricité avec la biomasse, mais nous on connaît ça. »
Le Centre provincial d’expertise en énergie biomasse Desjardins envisage d’ailleurs de se créer une antenne – vitrine là-bas, et qui serait évidemment parrainée à partir de Saint-Marc-des-Carrières.
Recrutement de travailleurs internationaux
Alain Blanchette, d’Accès Travail Portneuf, souligne que l’objectif de sa présence en Amérique centrale était le recrutement de travailleurs internationaux pour les entreprises de la région.
On sait que des entreprises recrutent déjà des travailleurs spécialisés ou non spécialisés à l’international, notamment dans le domaine agricole.
Et si on recrutait des couples
« Mais on se disait, raconte M. Blanchette, que ça pourrait faciliter la vie des entreprises si on recrutait des couples. » Prenons l’exemple du recrutement d’un travailleur international en soudure. S’il vient seul au Canada, il ne profite que d’un seul salaire pour payer logement, nourriture et déplacements. Si c’est un couple, les deux salaires diminuent la pression en vue de se loger, vivre et apprécier notre région.
En outre, cela aura pour effet de diminuer le coût pour les entreprises. Si, par exemple, on recrute une préposée aux bénéficiaires, son conjoint, disons mécanicien, a le droit de venir également, mais avec un permis de travail ouvert qui, dans son cas, ne coûte rien. Les frais pour obtenir un permis de travail fermé varient de 3000$ à 5000 $, d’après M. Blanchette.
La démarche pour obtenir un permis de travail peut durer huit ou neuf mois ou même un an, avant que le travailleur puisse débarquer en sol canadien. « Ce que je veux, dit Alain Blanchette, c’est que d’ici la fin 2023, on ait déjà pas mal de monde de recruté. »
Rapprocher la culture savadorienne
Pour Dora Sheny Canizales, de Voyages sans frontières, le but du voyage était de rapprocher la culture salvadorienne et les gens de Portneuf puis de créer des liens en commerce et affaires. Des visites d’hôtels, de lieux touristiques, de sites archéologiques étaient au programme. Mme Canizales a d’ailleurs un projet d’importation de produits salvadoriens, et d’un café où les produits de culture salvadorienne côtoieraient les produits québécois.