À peine s’étaient-ils remis de la panne d’électricité qui a paralysé leur ville que les services d’urgence de Saint-Raymond ont dû être à pied d’œuvre lors de l’inondation mineure survenue le 1er janvier.
L’incident a causé plus de peur que de mal et a rapidement été contrôlé. Mais, de l’avis du maire Claude Duplain, le pire pouvait être envisagé.
« Tout ce qu’il avait de glace entre le kilomètre 6 et le kilomètre 10, ça a tout descendu au centre-ville, mais ça a réussi à bloquer vis-à-vis l’estacade parce que la glace du centre-ville était plus accotée, donc un peu plus forte. »
Et c’est alors que l’eau a commencé à monter à 96 mètres cubes par seconde le matin, puis à 124 mètres cubes par seconde à midi avant d’atteindre le niveau critique de 160 mètres cubes par seconde à 18 h.
« Si les glaces du centre-ville cédaient, tout le barrage de glace qui s’était fait à l’estacade et qui faisait inonder les plaines en aval aurait descendu vers Saint-Raymond et ça aurait normalement bloqué au pont Chalifour et l’eau aurait sorti au centre-ville. Là, on aurait eu un désastre parce qu’avec le temps que ça prenait à l’eau pour baisser, ça aurait possiblement été la catastrophe », a-t-il exposé.
« Pas assez de temps »
« Il n’y a pas eu assez de temps entre le redoux [de la fin du mois de décembre] et la pluie qu’on vient d’avoir pour que la glace soit assez épaisse pour réussir à rester en place avec le niveau des précipitations. On attendait 30 millimètres et on en a eu 42, ce qui a fait gonfler pas mal la rivière », dit M. Duplain, pour expliquer la cause de ce coup d’eau qui a marqué le début de l’année 2023.
Les dommages se sont limités au rang du Nord, en face du numéro d’immeuble 555. L’artère a été fermée à la circulation pendant environ 24 heures, le temps que baisse le niveau de l’eau.
Travaux efficaces
De l’avis du maire, les travaux de prévention effectués chaque année parallèlement à la surveillance continue de la rivière constituent de bonnes mesures de prévention en contribuant à limiter les dommages.
La structure de retenue des glaces et la barrière de sapins installée au kilomètre 24 « ont vraiment fait effet encore cette année pour retenir une partie des glaces qui ne sont pas descendues », selon lui.
Couvert de glace
Le comportement du couvert de glace sur la Sainte-Anne exercera une influence sur la suite des événements tout comme les températures et la fréquence des averses de pluie.
« Ce qu’on espère, c’est que le couvert de glace se reforme vite sur la rivière, et ce, du kilomètre 6 au kilomètre 24 pour qu’il se fabrique le moins possible de frasil parce que ce frasil-là qui va se fabriquer en haut va descendre jusqu’à l’estacade et possiblement jusqu’au centre-ville », conclut Claude Duplain.