Une anecdote qui dit tout

La semaine dernière, je vous promettais la suite de mon billet sur l’indécente richesse des ultra riches et la manière de les faire payer leur part. Le hasard de l’actualité me fournit un exemple parfait du système injuste maintenu en place par le pouvoir des riches. Il s’agit d’une anecdote racontée par le gouverneur démocrate progressiste de la Californie, Gavin Newsom. À la suite de la fusillade de Monterey Park survenue la semaine dernière – et qui a fait 10 morts et plusieurs blessés, le gouverneur a rendu visite aux blessés.
L’un d’eux, dont la jambe était en charpie, trouée par les balles, lui dit : « Merci pour votre visite, mais quand, diable vais-je sortir d’ici ? » Il s’expliqua : « Je n’ai pas les moyens de me payer un jour de plus à l’hôpital. » La mère et le fils du blessé venait alors d’arriver et ils ajoutèrent : « S’il ne se présente pas demain à l’entrepôt où il travaille, il va perdre son emploi. » Le gouverneur a raconté cette anecdote en disant qu’elle dévoilait les deux crises majeures qui affectent son pays : l’injustice économique et l’absence d’un contrôle sur les armes à feu.
Lara Korte, de Politico, a commenté cette anecdote en reproduisant un tweet où il était écrit : « Voici comment les États-Unis sont exceptionnels : c’est le seul pays développé qui n’a pas d’assurance santé pour tous et qui est sous la domination du lobby des armes à feu en empêchant tout contrôle sur celles-ci, contrôle demandé par la grande majorité des Américains. » Un médecin travaillant à l’unité des soins intensifs a déclaré que l’histoire racontée par le gouverneur était une condamnation sans appel du système de santé aux États-Unis. À titre d ‘exemple : il y a quelques semaines, lors d’une autre fusillade, au Colorado cette fois, un blessé par balle s’est fait suturer une plaie à la jambe au coût de 20 000 $ pour quelques heures passées à l’hôpital. Un autre y a passé quelques
jours : 130 000 $.
Depuis le début de cette année, des dizaines de fusillades ont déjà fait des centaines de blessés qui ont enrichi les actionnaires possédant les hôpitaux et qui sont les complices objectifs des vendeurs d’armes à feu qui financent les politiciens dont la publicité est organisée par le milliardaire australien qui possède FOX News. C’est ça, le capitalisme toxique ! Notre système de santé, que les élus républicains qualifient de socialiste, est loin d’être parfait, mais quand on se compare, on se console !