Le mépris de Trudeau le père à l’égard des représentants du peuple québécois n’avait d’égal que celui qu’il éprouvait à l’égard de la nation québécoise elle-même. Il ne tolérait ceux qu’il appelait les Canadiens de langue française que lorsque ceux-ci, comme individus, se diluaient dans cette nationalité canadienne fictive, loin de la réalité sociale, politique et culturelle des deux nations. L’existence d’une Assemblée nationale au Québec le contrariait au plus haut point et, quand celle-ci avait le malheur de légiférer dans un sens qui contredisait ses valeurs, il lâchait ses juges à nos trousses. Il faisait de la lutte à l’affirmation nationale des Québécois une affaire personnelle.
Disparu, il fit comme l’Autre et nous envoya son fils. Justin n’avait pas l’envergure de son père, peu s’en faut. Beau gosse, il brilla comme figurant dans le film de série B conçu, mis en oeuvre et joué par des pros de Toronto : le Canada multiculturaliste, un remake sans profondeur du film réalisé par son père. Il y a donc peu à dire de ce fils, pâle copie du père. Sauf que l’action se déroule dans un Québec en proie aux pires dangers, un Québec dont le peuple est menacé de disparition. Un peuple qui aurait besoin d’un autre Pierre Bourgault ou d’un autre René Lévesque pour entreprendre un travail de pédagogie et pour insuffler une forte dose de fierté et de confiance en soi en cette période où nous n’en finissons pas d’être humiliés.
Combien d’attaques frontales nous faudra-t-il tolérer pour que nous réagissions comme peuple ? Combien de chemins Roxham ? Combien d’embûches juridiques mises en travers de notre volonté démocratique de consolider notre société laïque ? Combien de mensonges encaisserons-nous encore au sujet de notre ouverture aux autres, plus grande que celle qui est manifestée au Canada ? Combien d’insultes de la part des gens que Justin envoie au front pour entacher notre réputation de peuple tolérant ? Combien de Niets à nos demandes légitimes en matière de retour de nos taxes et impôts pour couvrir les coûts de notre système de santé ?
Mais nous avons élu pour diriger le peuple du Québec un homme incapable de manifester une saine colère et de lâcher un salutaire BASTA ! Un homme qui a peur d’être inspirant, un homme qui oublie tout ce qu’il a écrit sur la possibilité pour le peuple québécois de se gouverner lui-même. Cet homme sait-il qu’il y en a qui travaillent en coulisse pour entrer en scène et mettre fin à l’humiliation ?
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