Une musulmane islamophobe ?

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Par Robert Jasmin
Une musulmane islamophobe ?

Fatima Aboubakr est une entrepreneure québécoise d’origine marocaine. Elle a récemment publié un texte d’opinion dans Le Devoir. Ses propos m’apparaissent assez importants pour en reproduire ici l’essentiel. Elle a quitté son pays il y a presque 20 ans. « Je me sauvais, écrit-elle, d’un état de dépendance et de soumission pour une femme arabo-musulmane ». Elle affirme être plus respectée au Québec que dans son pays d ‘origine et qu’ici, elle s’est sentie citoyenne à part entière dès son arrivée. Elle s’élève vigoureusement contre les accusations de racisme et d’islamophobie dont font régulièrement l’objet les Québécois Ces accusations, prétend-elle, sont utilisées pour faire avancer les objectifs islamistes. Précisons que les islamistes, dont l’État islamiste est le bras armé, constituent la partie extrémiste et radicale de l’Islam. Les militants islamistes ont essentiellement un agenda politique : ils exercent une pression idéologique et sociale sur les communautés musulmanes de nos pays afin de les endoctriner dans un rejet sinon une haine de nos valeurs. Leur voix s’exprime à travers celle de prédicateurs largement financés par les pays du Golfe et de l’Arabie saoudite. Fatima Aboubakr cite le cas de son propre neveu, un Lavallois de 25 ans qui a renoncé à un avenir prometteur en arrêtant ses études, son art d’artiste peintre, et son sport, le soccer, après avoir été endoctriné.

Elle a fait partie d’une association qui prônait une approche humaniste et ouverte de l’Islam mais un islamiste influent a réussi à en détourner le sens. Madame Aboubakr ne s’est attiré que moqueries pour son appui à la loi 21 sur la laïcité, elle s’est faite rabrouée pour s’être élevée contre la nomination par Trudeau de la tristement célèbre Amira Elghawaby. Cet influenceur a interdit la diffusion d’une vidéo où une mère montréalaise musulmane racontait comment sa fille syrienne a été assassinée par Daech (groupe État islamiste). Il reprochait à cette mère de famille d’avoir qualifié le groupe État islamiste d’organisation terroriste. Fatima Aboubakr  a démissionné de cette association dont elle était membre fondatrice en disant que celle-ci n’avait plus rien d’humaniste ni de laïque.

Imaginez que les propos de madame Aboubakr aurait été ceux d’une québécoise dite « de souche ». Les médias anglophones et les supporteurs de Trudeau avec Elghawaby en tête, seraient tombés à bras raccourcis sur la pauvre femme en n’ayant pas assez de mots pour la traiter d’islamophobe. Mais, pas de chance, Fatima Aboubakr est arabo-musulmane ! Comment  traiter une musulmane d’islamophobe sans dévoiler l’hypocrisie de leurs accusations mensongères contre l’ensemble des Québécois ?

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