L’association des propriétaires du lac Sept-Îles (APLSI) et la Ville de Saint-Raymond lancent une campagne afin d’attirer l’attention des riverains à l’importance de réduire le phosphore pour protéger le plan d’eau. Pendant la saison estivale, un agent de sensibilisation parcourra le territoire afin d’aller à la rencontre des propriétaires et de les informer.
Réunis lors d’une séance d’information, le vice-président de l’APLSI, Pierre Gourdeau et le maire de Saint-Raymond, Claude Duplain, ont martelé sur l’importance de réduire le phosphore dans le lac et ainsi le préserver ses attraits naturels pour les générations futures. » D’aller rejoindre le monde directement chez eux, c’est la meilleure façon de les informer, mais il ne faut pas s’arrêter là « , a fait savoir le maire Duplain, en précisant l’intention de la Ville de Saint-Raymond de se doter d’un plan d’action à long terme et de prévoir les solutions à instaurer pour préserver ce plan d’eau. » Je suis prêt à mettre ma tête sur le billot pour défendre des projets comme la préservation du lac Sept-Îles « , a-t-il ajouté. D’ailleurs, la Ville s’est déjà engagée à la mise aux normes des installations septiques, à la protection des rives et un inspecteur supplémentaire sera bientôt sur le terrain.
Vieillissement accéléré
La séance d’information visait à dévoiler les résultats d’études scientifiques qui montrent les facteurs susceptibles d’accélérer le vieillissement du plan d’eau. » Le taux de phosphore est en constante augmentation dans notre lac et c’est là le problème. Plus il y a du phosphore et plus la végétation peut pousser « , a résumé Pierre Gourdeau pour expliquer l’accélération du vieillissement du plan d’eau. Une étude commandée en 2020 par l’APLSI révélait déjà un enrichissement important en phosphore. À l’aide de 12 échantillons, celle de 2022 vient confirmer cette tendance.
Les études ont permis de dresser l’état général du lac et de préciser la qualité de l’eau de ses tributaires. Il en ressort que le phosphore provient des rives ou de son fond. » Ça vient des milieux riverains et des sédiments du lac. En quelque sorte, c’est une bonne nouvelle pour nos membres puisque notre cible est claire et les actions à prendre sont à notre portée « , a révélé M. Gourdeau. Il précise que la plus forte concentration se situe dans une zone forte en circulation maritime.
Principales causes
Les causes pointées de cette augmentation du phosphore sont les fosses septiques, les engrais, le déboisement et les fossés. À la suite des activités de flottage du bois, de la construction du barrage et du développement de la villégiature, le fond marin en a aussi accumulé une grande quantité. Les vagues et le brassage des sédiments de ce fond par les embarcations motorisées rendent alors le phosphore à nouveau disponible pour le foisonnement des algues et des plantes aquatiques indésirables.
Information et sondage
Financée par l’APLSI, la Ville de Saint-Raymond et le gouvernement fédéral, la campagne de sensibilisation débutera à la mi-juin et visera l’ensemble des résidences du secteur. Elle prendra la forme de publications dans les médias sociaux, de distribution d’un dépliant, d’affiches et d’une tournée des riverains par un agent de sensibilisation. Ce dernier proposera des solutions simples et procédera également à un sondage.
» On veut essayer de voir où les gens sont situés dans la compréhension du problème. Est-ce qu’ils débutent ou ils en sont déjà aux solutions et on peut pousser un peu plus du côté de l’action « , mentionne Guillaume Plamondon, de l’APLSI.
Parmi les actions à poser autour et sur le plan d’eau se trouvent l’élimination des engrais, la conservation de la bande riveraine, la conformité de l’installation septique ainsi que l’élimination et la gestion des zones perméables à la pluie et la diminution de la vitesse dans les zones peu profondes.
