Kim Thúy charmée par Saint-Casimir 

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Par Mathieu Hardy
Kim Thúy charmée par Saint-Casimir 
Kim Thúy en compagnie des membres de la Fondation du patrimoine de Saint-Casimir. (Photo : - Mathieu Hardy)

Dès les premières minutes de sa conférence qui a inauguré les soirées de poésie Entre chien et loup de cet été, Kim Thúy s’est toute suite sentie accueillie chaleureusement. Et il en est de même pour les 160 spectateurs qui se sont rassemblés à sa table, le soir du 5 juillet.

Très volubile, l’auteure, conférencière et animatrice a raconté une foule d’anecdote devant un auditoire captif et comblé de la rencontrer. Plusieurs des spectatrices étaient de grandes adeptes.

« J’ai l’impression que vous me connaissez bien mieux que les Vietnamiens », dit celle qui a immigré au Québec en 1979.

S’émerveillant devant tout et rien à la fois, Kim Thúy a parlé de l’accueil que lui ont réservé les Québécois à son arrivée, alors qu’elle était enfant et ne parlait pas le français.

De multiples histoires de vie en lien avec sa jeunesse et son parcours lui ont servi de fil conducteur, alliant des faits émouvants et inspirants.

Gêne du bonheur

De l’avis de plusieurs, Thúy serait née avec le gêne du bonheur, ce qu’elle a d’ailleurs voulu démentir. 

Pour elle, tout est une question de perception et de discipline. « J’ai la chance d’avoir eu un quotidien facile, pour avoir vécu dans des conditions extrêmes », évoque-t-elle, entre deux histoires qui se sont entremêlées et enchaînées à la satisfaction de la foule venue des quatre coins de la région et même de l’extérieur, pour l’entendre.

Du banal à l’extraordinaire

Kim Thúy a la capacité de transformer les banalités de la vie et d’en tirer des leçons extraordinaires. C’est ce qu’il est possible de déduire lorsqu’on l’écoute raconter chaleureusement et avec beaucoup d’humour, sa relation avec l’eau, les toilettes et le camping, entre autres.

« Il y a toujours une façon différente de voir les choses », a-t-elle affirmé, avec conviction.

La minute de sa vie

En montrant sa sensibilité exacerbée par les moments difficiles, pour ne pas dire cruels, vécus pendant les quatre mois où elle a vécu dans un camp de réfugié avant d’atterrir à Granby, Kim a abordé la minute la plus importante de sa vie, celle qui a forgé sa personnalité et qui a contribué à faire d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui.

Cette minute se résume au premier regard qu’elle a échangé avec les hommes ou les femmes qui l’ont saluée, alors qu’elle était toute petite, par une froide matinée d’hiver où elle est descendue de l’autobus et qu’elle a mis le pied, pour la première fois en terre québécoise, le 27 mars 1979.

« Dans leur regard, je me suis revue et j’ai réalisé qu’ils nous ont redonné la dignité que nous avions perdu au camp. »

« À chaque fois que j’y pense, je revis le moment », confie-t-elle, avec le trémolo dans la voix.

Mission de vie

Aujourd’hui dans la cinquantaine, Kim se donne une mission de vie particulière envers tous les gens avec qui elle interagit. « Ma mission aujourd’hui, c’est de redonner la bonté que j’ai reçue », mentionne-t-elle, le sourire aux lèvres.

Aimée d’amour 

« On l’aime d’amour, Kim », s’est exclamée Danielle Du Sablon, qui compte parmi les organisateurs des soirées de poésie Entre chien et loup, qui contribuent au dynamisme de la vie culturelle de Saint-Casimir.

La venue de Kim Thúy a, par ailleurs, mené à l’établissement d’un record d’achalandage dans l’histoire de l’événement estival, selon Mme Du Sablon.

Échanges et signatures

Au terme de la conférence de deux heures, plusieurs admiratrices ont fait autographié leurs exemplaires des romans de l’auteure. Par la même occasion, elles ont pu échanger brièvement avec la conférencière, qui est repartie en faisant la promesse de revenir dans le patelin qui lui a réservé tout un accueil. Très à l’aise, elle a confié se sentir comme chez elle à Saint-Casimir.

Prochains invités

Les soirées de poésie Entre chien et loup accueilleront prochainement Joséphine Bacon et Guillaume Baril, dans le cadre du Festival de films pour l’environnement, le 9 août. La rencontre du 16 août est dédiée au poète Yvon Matte et à l’écrivaine Imelda Bayart. Et pour la clôture de la saison, le 23 août, la rencontre aura lieu à Saint-Thuribe et mettra en vedette l’auteur Michel Bélanger, natif de Grondines, le conteur Alexandre Genest et l’artiste multidisciplinaire Léo-Denis Carpentier.

Tous les détails de la programmation sont disponibles dans le site Internet rendezvousculturels.ca.

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