Interdiction d’arrosage à Cap-Santé : pas un coup d’épée dans l’eau, selon Blackburn

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Par Mathieu Hardy
Interdiction d’arrosage à Cap-Santé : pas un coup d’épée dans l’eau, selon Blackburn
Les citoyens de Cap-Santé desservis par le puits artésien de la Ville doivent composer avec une interdiction d'arrosage depuis le début de l'été. (Photo : stock-image / Infographie - Yvon Lafrance)

L’épineux dossier de la gestion de l’or bleu soulève insatisfaction et incompréhension chez les citoyens de Cap-Santé, encore cet été. Depuis juin, ceux étant desservis par le puits artésien doivent composer avec une interdiction d’arrosage pour éviter de l’assécher. Et le maire Blackburn assure que cette mesure n’est pas un coup d’été dans l’eau.

En clair, l’avis d’interdiction empêche les citoyens de remplir leur piscine et d’arroser la végétation. Alimentant 3000 des 3500 résidents du territoire en eau potable depuis le début des années 2000, le puits Bertrand ne suffit plus comme source d’approvisionnement puisque son aquifère ne performe plus autant et qu’il connaît des difficultés reliées à la nature. «Les quantités puisées quotidiennement ne sont pas suffisantes à long terme», explique le maire. «Le puits Bertrand ne se recharge plus aussi vite. Malgré tout, personne n’a manqué d’eau depuis le début de l’été et la situation est maîtrisée», soulève ensuite M. Blackburn.

Quantités insuffisantes

Les quantités quotidiennes fournies par l’aquifère du puits artésien de la Ville ne suffisent plus et la consommation de l’eau des ménages dépasse la moyenne québécoise, observe le maire, Michel Blackburn. Le décret et le maintien de l’interdiction limitant la consommation de l’eau s’avèrent nécessaires, dans ce contexte, le temps que la Ville finalise les démarches lui permettant de trouver une solution à l’impasse. Lorsque le puits a atteint un niveau critique, la Ville a acheté de l’eau dans la nécessité de préserver la veine d’eau alimentant la zone de captation du puits Bertrand.

Le maire le réitère : «la cause du problème est la capacité de recharge ralentie et non pas l’accroissement de la population ni le développement résidentiel et commercial.»

La capacité du puits est compromise par le dégel tardif, la sécheresse hâtive, le drainage des terres agricoles environnantes et des consommations de pointes records. C’est sans compter que les habitudes de consommation ont changé depuis la pandémie et que de plus en plus de citoyens ont procédé à l’installation d’une piscine depuis les trois dernières années.

Trouver une solution

Dans les dernières années, l’administration municipale a entrepris des démarches auprès du ministère de l’Environnement dans le but d’identifier une solution répondant aux besoins actuels des citoyens en matière de consommation d’eau.

«C’est faux de dire qu’on ne fait rien. Les démarches avancent, mais on n’a pas de contrôle sur les échéanciers et les multiples reports occasionnent des délais qui ne sont pas de notre ressort», argue Michel Blackburn, taxé de prendre à la légère ce dossier de la part d’une strate de sa population.

Impacts d’une décision

«Ce qu’on fait actuellement, c’est composer et tenter de renverser une décision de nos prédécesseurs, qui ont rejeté l’option de se raccorder à l’usine de filtration de Donnacona pour des motifs économiques, mais il n’est pas dit que nous n’aurons pas à payer le prix de ce choix dans le futur», renchérit-il, en référant à un article paru dans le Courrier de Portneuf et signé par la journaliste Denise Paquin, en octobre 2002, qui relate ces faits. 

Puits exploratoires

Tout récemment, une recherche de puits exploratoires dans les environs du puits Bertrand a été entreprise. Cette démarche de recherche de veines d’eaux similaires à celle du puits actuel permettrait de rehausser la capacité de recharge du puits à court terme et maintenir un apport fiable en eau potable. Des délais de plus ou moins un mois sont nécessaires avant de procéder à l’installation d’équipements temporaires permettant de puiser un volume d’eau supplémentaire.  Dans l’intervalle, le ministère et les experts de la firme L.N.A. recommandent à la Ville de ne pas lever l’interdiction d’utilisation d’eau potable à l’extérieur, comme indiqué sur la page Facebook de la Municipalité.

«Ça nous dédouane d’aller chercher de l’eau de la rivière Jacques-Cartier», indique Michel Blackburn, à la lumière des conclusions imposées par l’exploration.

Dans cette optique, la Ville a poursuivi les démarches entreprises au cours des années 2021 et 2022 auprès du ministère de l’Environnement. 

Puits de surface

Le dossier progresse afin d’obtenir, en ce sens, une autorisation gouvernementale. «Deux des quatre étapes ont été franchies», informe M. Blackburn. L’évolution du projet amènera éventuellement la Ville à puiser l’eau à la surface de la rivière Jacques-Cartier et à construire, au cours de l’année 2024, une nouvelle usine de filtration pour remplacer celle du puits Bertrand qui n’est pas conçue pour cette méthode d’approvisionnement.

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