Les agriculteurs en arrachent et crient à l’aide

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Par Mathieu Hardy
Les agriculteurs en arrachent et crient à l’aide
En compagnie de ses deux enfants dans ses champs, Christian Hébert montre des framboises pourries avant même qu'elles aient été cueillies. (Photo : - Offerte par Christian Hébert)

À l’instar de leurs homologues des autres régions de la province, les agriculteurs portneuvois ne sont pas épargnés par les aléas de la nature. Pour la plupart, les fortes pluies leur font subir des pertes historiques dans une période où le gouvernement coupe dans les ressources financières qui leur sont octroyées. 

«Je n’aime pas avoir un discours alarmiste, mais cette année, c’est catastrophique», s’est exclamé le président de l’UPA dans Portneuf, Christian Hébert, après avoir tracé le portrait d’un été à oublier pour les cultivateurs.

Les producteurs de petits fruits, notamment les fraises, et les maraîchers sont ceux qui sont le plus lourdement affectés, selon lui. Cette situation est celle de nombreux producteurs dans Portneuf, affirme-t-il.

Les pluies abondantes causent une récolte hâtive et une grande quantité de la production pourrit dans le champ avant même d’être cueillie. Quant au maïs, la croissance est rapide au champ et la récolte a été devancée. «Il faut impérativement que les consommateurs soient au rendez-vous pour que les producteurs puissent tirer leur épingle du jeu», avertit M. Hébert.

Difficile de travailler 

C’est sans compter que les conditions météorologiques nuisent au travail des agriculteurs puisque les équipements s’enlisent dans le sol gorgé d’eau. Propriétaire d’une cidrerie, Christian Hébert a lui-même vécu ce sort dans les derniers jours.

«Il faut que ça change»

En plus de composer avec un rendement et des profits considérablement réduits, les agriculteurs doivent faire face à un recul en ce qui a trait au soutien du financement que leur octroie le gouvernement.

«Il faut que ça change, dit Christian Hébert. On a un ministre de l’Agriculture complètement déconnecté et qui vit sur une autre planète.»

Une rencontre d’urgence réunissant les représentants de l’UPA, du MAPAQ et de la Financière agricole a eu lieu à Québec, le 26 juillet, pour tenter de sauver les meubles.»

Moins d’accompagnement pour la relève

Par ailleurs, Québec a annoncé des changements au Programme service-conseils  (PSC) à l’intention de la relève agricole, ce que déplore M. Hébert.

Le PSC, qui a pris fin le 31 mars, vise à renforcer la capacité des entreprises agricoles et agroalimentaires à s’adapter à leur environnement d’affaires, à maintenir l’offre d’aliments de qualité favorable à la santé, et à assurer la protection de l’environnement ainsi que la santé et le bien-être des animaux. Les services-conseils sont donc une composante essentielle du développement des entreprises agricoles. «Les montants maximums de remboursement ont beau être les mêmes, au final, il va falloir investir 20 % plus en service-conseil de notre propre poche pour y avoir droit. Dans un contexte où l’indépendance des conseillers est plus que nécessaire, où les pressions économiques pèsent sur les épaules de la prochaine génération et où les entreprises doivent faire preuve de créativité pour être efficaces et rentables, cette décision nous apparaît non seulement incohérente, mais surtout irresponsable», a déclaré, par voie de communiqué, Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec.

Demandes de l’UPA

«Actuellement, l’UPA a pour mandat de dresser le portrait. La majorité des fermes de Portneuf ne sont pas assurée à la Financière agricole du Québec (FADQ) car le programme ne déclenche jamais et n’est pas adapté», ajoute Christian Hébert. «Ce que l’UPA demande : une aide immédiate pour les producteurs et l’adaptation des programmes de la FADQ pour que cela réponde aux changements climatiques et à la réalité de nos fermes», conclut-il.

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